Nombre total de visites : 5124695
Aujourd'hui : 513
En ligne actuellement : 2

Macron et les réseaux sociaux : l’incendiaire qui veut interdire les allumettes

2025-11-03 21:14:41 - « On a fait n'importe quoi ! » Ah ! Emmanuel Macron et les réseaux sociaux?, c'est un peu ce voisin qui demande le silence alors qu'il passe l'aspirateur à six heures du matin. Au Forum de Paris sur la paix, cette grand-messe où l'on fait la morale en costume pendant que le monde crame, notre prophète du wi-fi a sonné l'alerte : X et TikTok seraient devenus des parcs d'attractions pour extrémistes, barbus et complotistes. 

Certes. Mais Macron qui fustige les réseaux, c'est l'incendiaire qui veut interdire les allumettes. Deux mandats à tweeter en rafale, à faire des lives depuis des sous-marins, des stades ou des écoles, à jouer au président augmenté? Et, soudain, il découvre que les réseaux ne sont pas des lieux de débat éclairé, que les ados confondent un édito et un meme et que s'informer à coups de vidéos verticales, ça finit avec la pensée? horizontale.
 
Difficile de jouer les vierges numériques effarouchées quand on a dormi avec l'algorithme. Et le voilà qui lâche, l'air grave : « On a fait n'importe quoi. » « On »? ce pronom magique des puissants qui veulent dissoudre leur responsabilité dans la foule. Comme si c'était Kilian-de-TikTok qui avait mis la démocratie sur Leboncoin. Jupiter a flirté avec les likes, maintenant Jupiter accuse la foudre.
 
Sa solution ? Réguler. Le mot totem. Réguler pour « reprendre le contrôle démocratique ». Mais réguler quoi ? La désinformation? ou l'information qui dérange ? Il veut même « rééduquer les jeunes au numérique dès l'école ». Pourquoi pas un SERI, un Service d'Éducation Républicaine à l'Information ! Avec uniforme et minute de silence à Alain Peyrefitte ? À force de scroller, les jeunes pourraient finir par penser sans autorisation. Et on sent qu'il rêve d'un Internet avec contrôle parental. Parent : lui. Enfant : nous.
 
Le progrès version talibane
 
Alors, que faire ? Éduquer ? Débattre ? Ou? faire comme les talibans ? Eux ont trouvé une solution radicale contre l'addiction aux écrans : couper Internet ! Trois jours de black-out numérique. Plus de TikTok, plus de WhatsApp, plus de selfies de chats. L'Afghanistan a connu ce que nos ministres appellent pudiquement une détox numérique.
 
Évidemment, certains s'indignent : « Atteinte aux libertés, censure, obscurantisme ! » Certes. Mais mettons de côté deux ou trois broutilles (lapidations, burqas intégrales, exécutions publiques?), force est de constater que les talibans ont réussi là où nous, Occidentaux, organisons des conférences : ils ont éloigné les jeunes des écrans. Pendant que Macron crée des commissions, eux? débranchent. Radical, mais efficace. Plus de clashs sur X, plus d'influenceuses à Dubaï, plus de gamins lobotomisés devant Fortnite.
 
En Afghanistan, les adolescentes ne sont plus scotchées au wi-fi? seulement à la lessive. Une vraie « réorientation scolaire » : tu passes du feed Instagram au balai-brosse, du TikTok à la casserole. Et quand tu entends « oh regarde, on lapide un homo », ton premier réflexe n'est plus de filmer? mais de ramasser les cailloux. L'éducation civique appliquée.
 
Qui n'a jamais rêvé d'appuyer sur le bouton off du monde numérique ? Plus de notifications, plus de fake news, plus de gosses qui dansent en pyjama licorne. Juste? le silence. Et le doux bruit d'une kalach dans Kaboul. Alors au lieu de leur jeter la pierre, ils en ont déjà pas mal, inspirons-nous : pas besoin de Greta. Un mollah suffit. Pas d'Internet = pas de data centers = pas de CO?. Moins de réseaux. Plus de cailloux. Le progrès, version talibane? Il en pense quoi, Manu ?
 
Article de Par Régis Mailhot-Le Point / Photo:Eric TSCHAEN - Pool/SIPA 

: Afrique Monde: