2025-10-25 18:44:34 - Au nord, le CCMSR, Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République, et au sud le MPRD, Mouvement pour la Paix, la Reconstruction et le Développement, esquissent un rapprochement. Un rapprochement entre deux entités qui disent combattre le même ennemi, le pouvoir tchadien qu’ils accusent notamment de « pillage des caisses publiques », « de corruption » ou encore « d’impunité ».
Le CCMSR et le MPRD ont identifié un ennemi commun. Ils le définissent comme « une caste de malfrats installée aux commandes de l’État depuis plusieurs décennies ».
Pour le secrétaire général du CCMSR, Issa Ali Youssouf, le pouvoir au Tchad est « un régime clanique et familial, une dynastie qu’il n’accepte pas ». Il déclare être motivé par « la volonté ardente d’unir les Tchadiens qui veulent du changement », et pour ce qui est de la lutte armée, il estime que les autorités tchadiennes ne leur laissent pas le choix : « Le seul moyen de libérer le Tchad est la lutte armée ».
Un décloisement ethnique et géographique ?
Cette alliance nord-sud assez rare dans un pays où les poches de résistances sont habituellement désunies et séparées par des clivages régionaux et ethniques. Mais que vaut réellement cette union ?
Pour le chercheur tchadien, Remadji Honaithy, ce rapprochement est « le signe d’une réussite au moins symbolique et idéologique. » La preuve que le CCMSR et le MPRD s’inscrivent dans une démarche de décloisonnement ethnique et géographique. Si les rébellions du nord sont les plus actives ces dernières années, celles du sud ont moins fait parler d’elles et cherchent désormais à revenir sur le devant de la scène.
Le chercheur souligne malgré tout que « ces mouvements rebelles ont compris qu’ils n’y arriveraient pas seuls », et rappelle que l’armée tchadienne dispose d’un arsenal important, renforcé ces dernières années, notamment avec le soutien des Émirats arabes unis.
Nadia Ben Mahfoudh, correspondante à Ndjamena - RFI/Photo:Photo par Issouf SANOGO / AFP
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