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il ya des fous sur terre: Emmanuel Macron rappelle que Dieu est d’abord français. Il est devenu fou ? franc maçon depuis quand ? il faut qu'il arrête .ce n'est pas la franc maçonnerie des fainéants Africains. je peux le parrainé dans l''Océan indien, une franc- maçonnerie minable à la Camerounaise. Dixit Médard Ntep

2025-05-07 18:55:46 - En France, Dieu est français. Ce pays ne connaît d'autre syncrétisme que lui-même. En demandant, lundi, à la franc-maçonnerie de défendre la laïcité face aux assauts dont elle est la victime, Emmanuel Macron a, sans l'expliciter, renoué avec une tradition multiséculaire : la suprématie de l'État en toute matière. En quoi la question dépasse largement la laïcité telle que définie par la loi de 1905.

Nous ne reviendrons pas, ici, sur les mille définitions et acceptions du terme et du concept de laïcité. Dans l'espace public, nous en connaissons la forme ; au sein de la société, la fonction. Du point de vue de l'histoire, l'équation se pose différemment. La soumission des religions n'a pas commencé au XXe siècle, et s'il est un tempérament net de l'identité française, c'est bien celui-ci.
 
pourvu qu'on prenne le temps de la relire » C'était une des conclusions de La religion française de Jean-François Colosimo, où l'auteur faisait un sort à cette lecture réductrice de la laïcité, qui n'aurait été pour ainsi dire qu'un outil de la République à partir de 1905. L'histoire commence en fait bien avant. En soumettant l'ordre des Templiers, Philippe le Bel rappelait dès le XIVe siècle qu'il n'y avait point de puissance concurrente, en France, à celle du roi. Seul détenteur de la souveraineté, de la justice, seul régulateur de n'importe quelle puissance spirituelle étrangère à la chose publique par nature.
 
Supériorité du projet France
 
Le catholicisme romain s'épanouira, oui, mais à nos conditions. Nos rois se distingueront d'ailleurs par leurs insolences répétées à l'endroit du pouvoir épiscopal. En 1303, Philippe le Bel se dispute avec le pape Boniface VIII. Il refuse la captation de certains impôts par Rome. La controverse dégénère et une délégation militaire part pour Anagni, résidence d'été des papes dans la région du Latium. L'objet de la visite est on ne peut plus clair : signifier au saint-père que le roi de France n'a de compte à rendre qu'à Dieu.
 
Cet outrage, retenu dans l'histoire comme « l'attentat d'Anagni », marque notre tradition, et pour longtemps. Le gallicanisme prospérera sous de multiples formes à partir du XVIIe siècle. Contrairement à ce qui est répété, la Révolution française n'opère pas de rupture dans l'état des relations entre Paris et Rome ; mais une légère nuance, d'ordre déclaratif, tout au plus. Le roi de droit divin n'est plus ; les prêtres devront prêter serment à la constitution. Certes. Mais le mouvement trouve ici sa conclusion, non son commencement.
 
D'ailleurs, les révolutionnaires les plus radicaux ne renient pas la doctrine de l'absolutisme de l'État. Si 1789 est une des dates de naissance de la modernité politique, c'est aussi celle de la radicalisation de la puissance publique par la restauration de l'État. Le terme de « République » ne renvoie pas seulement à un idéal inspiré de l'Antiquité, il résume aussi la supériorité et la totalité du projet France : l'État domine sans partage.
 
En cela, il n'y avait aucune différence d'ambition entre la monarchie et la République. Napoléon Bonaparte accomplit ce dessein. Le concordat est un traité qui répond à une exigence de paix civile, et non à celle d'une paix religieuse. La chose est si vraie que le sacre impérial du 2 décembre 1804 n'a pas été, comme pourrait le laisser penser la postérité du tableau de Jacques-Louis David, un triomphe. Au contraire, l'événement a reçu un accueil mitigé de l'opinion. L'avènement de l'Empire était souhaité par une majorité de Français, il n'en allait pas de même de sa célébration religieuse.
 
L'outil d'une République totale
 
Les uns réprouvaient l'instrumentalisation du pape Pie VII, les autres, sa présence. En 1806-1807, alerté sur une résurgence de l'antisémitisme dans plusieurs régions, et particulièrement en Alsace, l'empereur ordonne la réunion du Grand Sanhédrin, une assemblée de notables juifs. Le tout afin d'organiser l'intégration, par le droit et dans la conformité aux principes républicains, du culte juif.
 
À la contrainte répondait naturellement une protection des pouvoirs publics. En ce début de XIXe siècle, cette décision fut saluée par l'ensemble du monde juif en Europe. Un exemple parmi d'autres d'une méthode répétitive. La loi de 1905 n'est qu'une étape dans l'histoire de l'émancipation de l'État et des religions.
 
La laïcité n'a de sens qu'au regard d'un ensemble. Elle est l'outil d'une République totale. À l'occasion de son discours au Grand Orient, Emmanuel Macron n'a pas seulement réaffirmé son attachement à un principe. Il a rappelé l'ordre d'une hiérarchie dont il est le garant. La chose ne relève pas seulement du principe, mais du fonctionnement, et pour ainsi dire, de la technique.
 
De l'agencement des rouages qui déterminent les conditions d'existence de la société civile. La laïcité est aussi la garantie pour l'État de n'être contesté par aucune entité religieuse dans ses prérogatives. Si la laïcité est une liberté pour les Français, elle est, pour la puissance publique, un outil. Plus l'État est faible, plus les religions empiètent sur ses prérogatives.
 
Par Arthur Chevallier - Le Point

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