Il revendique un territoire français. Azali Assoumani, 66 ans, est le président des Comores, cet archipel voisin de la France qui se trouve à seulement 280 kilomètres de Mayote.Les Comores, c'est une population de 850.000 habitants jeune et pauvre. Une donnée essentielle dans les débats sur l'immigration et le contrôle des frontières à Mayotte.

 

Azali Assoumani est aujourd'hui au Sommet de la Commission de l'Océan Indien à Madagascar. Il va y croiser un certain Emmanuel Macron. Pas de rencontre bilatérale mais les deux participent à la même table ronde. Intéressant alors que le président français vient d'annoncer son "Mur de Fer". Un plan pour freiner l’arrivée massive de clandestins à Mayotte

 

 

Azali Assoumani a grandi sur l’île de Grande Comore, la plus grande et la plus peuplée de l’archipel, où se trouve la capitale Moroni. Sa formation est militaire. Il sort parachutiste de l'Académie militaire royale de Meknès au Maroc. Il passe aussi par l’École de guerre en France.

 

Retour aux Comores, un coup d'Etat l'installe au pouvoir en 1999. Il promet une transition rapide et reste sept ans au pouvoir. Il retrouve la tête de l'archipel en 2016 et change la constitution qui limitait le nombre de mandats Il est réélu deux fois, des scrutins toujours contestés. Azali Assoumani réchappe aussi à une tentative d'assassinat l'an dernier. Un jeune militaire a tenté de le poignarder. Le président est légèrement blessé à la tête et à la main. L’agresseur est immédiatement maîtrisé, puis retrouvé mort en cellule le lendemain.

 

 

Et il tient tête à la France. Face à Paris, il choisit ses mots: "respect", "dignité". Mais le conflit est plus profond que simplement migratoire. Il rappelle que les Comores n’ont jamais renoncé à Mayotte. C'est un département français, mais c'est une île comorienne pour Azali Assoumani, qui revendique la souveraineté de son pays sur ces îles françaises.

 

Dans une interview au mois de janvier, le président comorien adressait une fin de non-recevoir aux autorités françaises: "Je ne peux pas accepter d’accueillir des Comoriens expulsés de Mayotte". Et c'est du concret: les Comores ont refusé l'accostage d’un bateau de migrants renvoyés par la France en 2023. Le trafic maritime a même été suspendu un temps. Pour Assmouani: "Les Comoriens sont chez eux à Mayotte".