2025-04-24 21:49:11 - Du jamais vu. Plus de 1 140 personnes entrées illégalement sur le territoire algérien ont été expulsées près de la frontière avec le Niger, selon le collectif d’associations nigérien « Alarme Phone Sahara » qui vient en aide aux migrants sur les routes dans le désert. L’épisode se serait déroulé au « point zéro », une zone désertique où les expulsés sont abandonnés, livrés à eux-mêmes sous des températures extrêmes. Pour rejoindre la localité nigérienne la plus proche, Assamaka, ils doivent parcourir à pied environ 15 kilomètres, souvent sans eau ni assistance.
Parmi les personnes expulsées figurent majoritairement des migrants d’Afrique subsaharienne, mais aussi trois ressortissants bangladais. Ces convois de refoulement vers le Niger ne sont pas nouveaux, mais leur fréquence explose : rien que pour le mois d’avril, environ 4 000 personnes sont arrivées à Assamaka.
30 000 expulsions en 2024
Si certains tentent malgré tout de repartir vers le nord, une grande partie des exilés finit par solliciter un retour volontaire dans leur pays d’origine, via l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ou d’autres ONG. Ces démarches, longues et complexes, s’ajoutent à des conditions de survie déjà précaires. Dans les camps, les migrants racontent un quotidien marqué par la faim, la chaleur écrasante et le manque d’hygiène.
Avec plus de 30 000 expulsions recensées en 2024, l’Algérie bat un triste record. Sur le terrain, les associations tirent la sonnette d’alarme face à l’ampleur de la crise humanitaire qui se joue aux portes du désert. Ironie d’un face-à-face migratoire à deux vitesses – de l’autre côté de la Méditerranée, la France, elle, peine à renvoyer vers l’Algérie les ressortissants sous le coup d’une obligation de quitter le territoire.
Article de leJDD - Photo:Jerome Delay
: Afrique Monde