2025-04-18 17:58:59 - En République démocratique du Congo (RDC), les inondations ont tué 33 personnes au début du mois à Kinshasa. Mais pourquoi ont-elles été si intenses ? Cette fois-ci, les scientifiques de la World Weather Attribution ne sont pas parvenus à déterminer si, et dans quelle mesure, le réchauffement climatique en était responsable. En revanche, les scientifiques en sont sûrs, la capitale de la RDC n'est pas assez adaptée à ce risque.
Les fortes pluies responsables des inondations du 4 avril risquent de se reproduire tous les deux ans selon Joyce Kimitai, la co-autrice de l'étude. Il est donc urgent que la ville s'équipe d'outils de surveillance de la météo.
« L’une des priorités est d’investir dans des stations météorologiques performantes car on a vu qu’il y avait des trous dans les données mesurées par les stations existantes. Il faut aussi plus de personnel qui les surveille », estime-t-elle.
D'ailleurs, les scientifiques ne peuvent pas déterminer la responsabilité du réchauffement climatique dans les dernières inondations, faute de données.
« Nous n’avons pas une gestion rationnelle de l’espace »
Constructions en zones inondables, dégradation des sols à cause de la déforestation, réseau de drainage des eaux inefficaces... Kinshasa n'est pas prête à affronter ces inondations souligne Dieudonne Nsadisa Faka, l’un des auteurs : « Nous n’avons pas une gestion rationnelle de l’espace en termes d’affectation des sols, en termes d’urbanisme. Nous devons revenir au fait de prendre la science comme l’outil de la prise de décision ».
Ces décisions devront prendre en compte la croissance démographique rapide de la RDC, rappelle les scientifiques. Le nombre d'habitants de Kinshasa, 18 millions aujourd'hui, devrait doubler d'ici 20 ans.
RFI-Photo: AP - Samy Ntumba Shambuyi - Titre: AM
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