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L’Algérie justifie l’expulsion de 12 ambassadeurs français et fustige Bruno Retailleau

2025-04-15 13:46:51 - L’Algérie persiste et signe. Elle a défendu ce lundi 14 avril sa décision « souveraine » d’expulser 12 agents français en faisant porter au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, « la responsabilité entière » des regains de tensions avec la France. « Ce ministre qui excelle dans les barbouzeries à des fins purement personnels est en manque flagrant de discernement politique », a asséné la diplomatie algérienne.

Dans un communiqué, le ministre algérien des Affaires étrangères a confirmé que les 12 fonctionnaires français – placés sous l’autorité de Bruno Retailleau – avaient été déclarés « personae non grata » en réponse à l’arrestation en France de trois ressortissants algériens dont un agent consulaire. Un « acte indigne » qui est « la conséquence de l’attitude négative, affligeante et constance du ministre de l’Intérieur français vis-à-vis de l’Algérie », a-t-il ajouté.
 
Barrot menace l’Algérie de « conséquences »
 
En outre, ces trois personnes sont soupçonnées d’être impliquées dans l’enlèvement de l’influenceur Amir Boukhors, alias Amir DZ, en avril 2024. Elles ont été mises en examen ce vendredi 11 avril pour de multiples chefs d’accusation, selon le parquet national antiterroriste (Pnat). Visé par sept mandats d’arrêt émis par les autorités algériennes, l’influenceur de 42 ans est un opposant au régime d’Abdelmadjid Tebboune, réfugié en France depuis 2023.
 
De son côté, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a menacé ce mardi 15 avril l’Algérie de « conséquences » si elle maintient l’expulsion des 12 agents français. « Si l’Algérie persiste à vouloir expulser des fonctionnaires français, nous n’aurons pas d’autre choix que de prendre des mesures similaires. Nous sommes prêts à agir, il ne reste que quelques heures aux autorités algériennes pour revenir sur leur décision », a prévenu le chefde la diplomatie française sur France 2.
 
Les relations entre Paris et Alger avaient connu une courte accalmie après la visite de Jean-Noël Barrot en Algérie le 6 avril dernier. À l’issue d’une réunion avec son homologue Ahmed Attaf et le président Abdelmadjid Tebboune, il avait annoncé une « nouvelle phase » entre les deux pays. Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron et le chef de l’État algérien s’étaient entretenus au téléphone.
 
Outre ce dernier sujet, les tensions entre la France et l’Algérie se sont aggravées ces derniers mois pour plusieurs raisons : la question du Sahara occidental, les étrangers sous OQTF qu’Alger refuse de reprendre, l’arrestation et la condamnation à cinq ans de prison de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le comportement haineux de certains influenceurs franco-algériens ou encore l’instrumentalisation du ressentiment anti-français par les autorités algériennes…
 
Article de leJDD - Photo:Toufik Doudou

: Afrique Monde