2025-04-01 18:10:34 - « Le système a sorti la bombe nucléaire », a déclaré ce mardi Marine Le Pen. Elle s’exprimait devant les députés RN rassemblés pour une réunion de groupe à l’Assemblée nationale, au lendemain de sa condamnation à une peine immédiate de cinq ans d’inéligibilité qui l’empêche, à ce stade, de se présenter à la présidentielle de 2027.
« S’il utilise une arme aussi puissante contre nous, c’est évidemment parce que nous sommes sur le point de gagner des élections », a affirmé Marine Le Pen, s’attaquant au « système » dans des termes dont elle s’était distanciée ces dernières années. « On ne se laissera pas faire », a-t-elle aussi déclaré.
« Ce qui vient de se dérouler est un tel scandale démocratique, une telle honte pour notre pays, martèle la présidente du groupe RN devant ses députés. Comment vont-ils pouvoir défendre Monsieur Navalny ? Comment vont-ils pouvoir défendre l’opposant principal à Monsieur Erdogan qui est actuellement emprisonné ? », énumère-t-elle, citant aussi le candidat roumain écarté de l’élection présidentielle. « L’ingérence des magistrats dans l’élection présidentielle, voilà le trouble à l’ordre public », tance-t-elle.
Marine Le Pen a tenté de motiver ses troupes
« À qui allons-nous pouvoir demain donner la moindre leçon de démocratie dans le monde ? », a-t-elle encore martelé lors de cette réunion ouverte à la presse de manière inédite.
Ovationnée à son arrivée par les députés, la présidente du groupe a tenté de motiver ses troupes : « Ne vous laissez pas intimider. Ne vous laissez pas démoraliser ». « Nous allons gagner », a encore assuré la cheffe de file du RN, renouvelant son appel à une audience en appel « dans les plus brefs délais » pour espérer pouvoir concourir à la présidentielle.
Elle s’en est également pris à ses opposants politiques qui l’appellent à ne pas critiquer la décision de justice : « en l’occurrence, ce n’est pas une décision de justice, c’est bien. Du coup, on a le droit de la critiquer », a-t-elle soutenu, répétant qu’il s’agissait d’une « décision politique ».
« Qu’ils ne se réjouissent pas trop vite car nous avons été toujours les premiers à être victimes des malhonnêtetés du système. Aujourd’hui, c’est nous. Mais demain, évidemment, ce sera eux », a-t-elle critiqué.
Bardella appelle les députés à aller sur le terrain
Présent à ses côtés, le président du parti Jordan Bardella a appelé les députés à aller sur le terrain et tenir « des conférences de presse dans leurs circonscriptions », notamment pour prendre l’opinion publique à témoin à travers la presse régionale.
« S’ils pensent qu’une décision de justice va nous empêcher de faire de la politique (...) c’est mal nous connaître, mais je pense que c’est aussi mal la connaître », a-t-il soutenu, en référence à celle dont il apparaît comme le successeur naturel en cas d’empêchement pour la présidentielle 2027.
« Des juges ont décidé de manière partisane d’essayer de fausser la grille de départ de la prochaine élection présidentielle, dans ce qui apparaît comme une négation de l’Etat de droit, dans ce qui ressemble non pas à ce que nous avons pris l’habitude d’appeler le gouvernement des juges, mais la tyrannie des juges », fustige-t-il, évoquant un « jour très sombre pour la démocratie française ».
« Rien ne nous empêchera de nous battre pour arriver au pouvoir, nous étudions d’ores et déjà tous les chemins, même s’ils sont étroits, pour lever l’injustice, nous avons besoin de vous pour mener cette bataille », affirme le président du RN devant les députés de son parti. « C’est pas le moment de flancher, la politique est un chemin de croix », poursuit-il.
Article de Le Parisien avec AFP - Le Parisien / Photo:LP Olivier Corsan
: Afrique Monde