2025-04-01 17:37:29 - L’alliance militaire des États du Sahel a imposé un droit d’importation de 0,5 % sur les marchandises en provenance des pays de la CEDEAO, marquant une escalade significative des tensions actuelles entre les deux blocs.
Ce droit d’importation sur les Etats de la CEDEAO entrera en vigueur immédiatement et vise à financer les activités des Etats du Sahel, bien que les détails spécifiques n’aient pas été fournis.
L’introduction de cette taxe marque la fin du libre-échange en Afrique de l’Ouest, qui a été une pierre angulaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pendant des décennies.
Cette décision met en évidence le fossé croissant entre les trois États du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et la République du Niger – et les démocraties influentes comme le Nigeria et le Ghana au sud.
Il convient de noter que ces trois pays ont œuvré à la formation d’une union économique distincte, l’Alliance des États du Sahel, après avoir annoncé leur départ de la CEDEAO l’année dernière.
La taxe, qui entre en vigueur immédiatement, s’applique à toutes les importations en provenance des pays de la CEDEAO, à l’exception de l’aide humanitaire.
Parmi les pays les plus pauvres du monde, le Mali, le Burkina Faso et le Niger continuent de lutter contre des groupes militants affiliés à Al-Qaïda et à l’EI.
Cette décision fait suite à une période de relations tendues après que la CEDEAO a imposé des sanctions au Mali, au Burkina Faso et au Niger en réponse aux coups d’État militaires dans ces pays.
Impact de la nouvelle taxe sur le commerce ouest-africain
La taxe d’importation de 0,5 % imposée par la junte du Sahel est une réponse aux tensions politiques et économiques avec la CEDEAO.
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO, ainsi que l’imposition de droits de douane à l’importation, devraient perturber les flux commerciaux et poser des défis économiques.
Ces États du Sahel dépendent fortement des pays de la CEDEAO pour leurs importations essentielles, notamment le pétrole, les matériaux de construction et la nourriture.
Les restrictions commerciales pourraient entraîner : une augmentation des coûts de construction en raison des pénuries de ciment, des prix alimentaires plus élevés en raison des perturbations de l’approvisionnement et des coûts logistiques plus élevés, rendant les importations plus chères.
Les conséquences économiques pourraient être graves, entraînant une hausse des prix à la consommation, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et une mise à rude épreuve de la stabilité économique régionale.
Même si cela peut fournir des revenus à court terme aux gouvernements dirigés par la junte, cela risque d’avoir des conséquences économiques à long terme, notamment une hausse des prix, une perturbation des flux commerciaux et un affaiblissement de l’intégration régionale.
Une résolution diplomatique entre la CEDEAO et les États du Sahel sera cruciale pour éviter une nouvelle fragmentation économique en Afrique de l’Ouest.
Le nouveau tarif est considéré comme une mesure de rétorsion et pourrait perturber davantage le commerce régional, affectant les économies déjà aux prises avec l’instabilité et l’inflation.
Les États du Sahel – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont pris plusieurs mesures pour se distancier de la CEDEAO après leur retrait en janvier 2024, invoquant des griefs tels que les sanctions économiques et l’influence étrangère.
Ils ont introduit un nouveau passeport biométrique, exclusif à leur Alliance des États du Sahel (AES), pour faciliter les déplacements et réduire la dépendance à l’égard de la CEDEAO.
Ils ont expulsé les forces militaires occidentales, renforcé les liens avec la Russie et créé l’AES pour améliorer la coordination militaire et l’autosuffisance économique.
Les analystes avertissent que cette décision pourrait creuser davantage le fossé économique entre les États du Sahel et la CEDEAO, ce qui pourrait compliquer les futures négociations diplomatiques.
Article de Ahmad Diallo - AfrikMag
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