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Il regrette d'avoir donné sa maison à ses enfants : ce piège qui peut priver votre conjoint de son logement

2025-03-05 08:45:07 - La transmission d'un bien immobilier à ses enfants peut paraître une bonne idée pour anticiper l'héritage. Mais ce choix, parfois fait dans la précipitation, peut mettre en péril la sécurité du conjoint survivant. Retour sur ce piège fréquent et les précautions à prendre pour protéger ses proches. 

Donner sa maison à ses enfants de son vivant est une démarche motivée par de nobles intentions : alléger la charge fiscale future ou simplifier la transmission du patrimoine. Pourtant, ce geste peut avoir des conséquences inattendues, notamment pour le conjoint survivant, qui pourrait se retrouver privé de son logement. Ce piège, trop souvent négligé, mérite d'être examiné avec attention.
 
Les dangers de la donation immobilière à ses enfants La perte des droits du conjoint survivant
 
Lorsque vous cédez votre maison à vos enfants de votre vivant, le bien ne vous appartient plus légalement. Cela signifie que votre conjoint peut perdre son droit d'occuper ou d'utiliser la maison, sauf si des dispositions spécifiques sont prévues. Dans le pire des cas, le conjoint pourrait être contraint de quitter le domicile familial si les enfants décident de vendre le bien ou d'exiger une rétribution. Dans le cas d’espèce évoqué dans Le Figaro, un retraité de 68 ans a fini par regretter d’avoir fait don de sa résidence secondaire à ses enfants issus d’un précédent mariage. En fait, dans cette affaire, ce retraité s’est rendu compte que sa nouvelle épouse n’aurait aucun droit sur sa résidence secondaire à cause de la spécificité de leur contrat de mariage.
 
Les conflits familiaux potentiels
 
La donation d'une maison peut parfois créer des tensions familiales, notamment si les enfants ne s'entendent pas sur la gestion du bien ou si leurs besoins financiers diffèrent. Ces conflits peuvent indirectement affecter le conjoint survivant, qui se retrouve dépendant des décisions des héritiers. Il n’est pas rare que la succession d’un défaut crée des disputes entre les cohéritiers. Pour éviter que cela n’arrive, vous devez expliquer de votre vivant les raisons de votre choix.
 
Les implications fiscales inattendues
 
Faire don de sa maison à ses enfants de son vivant permet de bénéficier d’une fiscalité avantageuse, surtout si vous avez recours à des dispositifs comme le démembrement de propriété ou la rente viagère. Cependant, il peut arriver que la donation immobilière ait des implications fiscales inattendues. Imaginons qu’à la suite du décès du donateur, les enfants veuillent vendre le bien légué, ils pourraient être soumis à des taxes sur la plus-value, ce qui pourrait compliquer leur gestion du patrimoine transmis.
 
Les solutions pour protéger son conjoint Prévoir un droit d’usage et d’habitation
 
D’après les chiffres de l’Insee, les parents sont à l’origine de 87 % des donations qui sont effectuées dans toute la France et dans la 50 % des cas, il s’agit d’un bien immobilier. En gardant à l’esprit que la donation est un acte définitif, le donateur doit se poser 3 questions cruciales avant de transmettre son bien. Une fois la décision prise, il doit prendre quelques mesures préventives pour protéger son conjoint. Ainsi, pour éviter que votre conjoint ne soit privé de son logement, vous pouvez inclure dans la donation une clause de droit d'usage et d'habitation. De cette façon, il pourra continuer à vivre dans la maison jusqu'à la fin de sa vie, même si le bien appartient désormais aux enfants.
 
Opter pour une donation-partage
 
La donation-partage est une alternative intéressante, car elle permet d'organiser la transmission du patrimoine de manière équitable entre les enfants tout en protégeant le conjoint. Ce mécanisme permet de clarifier la répartition des biens et de réduire les risques de conflits familiaux. L’association 60 Millions de consommateurs recommande d’ailleurs de privilégier ce dispositif juridique au regard des nombreux avantages qu’il procure.
 
Consulter un notaire pour un accompagnement personnalisé
 
Avant de prendre une décision, il est essentiel de consulter un notaire. Ce professionnel pourra vous conseiller sur les solutions adaptées à votre situation familiale et patrimoniale. Il pourra également vous aider à rédiger des clauses spécifiques pour protéger au mieux votre conjoint tout en anticipant la transmission de votre patrimoine. N’oubliez pas que la transmission de patrimoine est une opération délicate qui doit tenir compte de tous les enjeux. C’est la raison pour laquelle il faut préparer au mieux une telle opération, malheureusement, en France, on observe encore beaucoup de succession sans testament.
 
Pleine de vie - Photo:Puttachat Kumkrong / shutterstock

: Afrique Monde