Après la vive altercation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump survenue à la Maison Blanche le 27 février 2025, la Première ministre italienne et cheffe du parti Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni, rêve encore de jouer le rôle de pont entre l'Europe et l'administration Trump. C'est ce qui explique, en partie, pourquoi elle a attendu des heures avant de réagir au moment de tension à la Maison Blanche. Dans un communiqué publié vendredi 28 février, elle a appelé à « un sommet urgent entre les États-Unis et l'Europe pour parler des grands défis, à commencer par l'Ukraine (…) ».

 

Mais la présidente du Conseil des ministres d'Italie est restée très prudente dans ses déclarations et a évité de se positionner clairement en faveur de Volodymyr Zelensky, car elle doit composer avec ses alliés italiens, pas tous sur la même longueur d'onde.

 

Matteo Salvini, vice-président du Conseil et patron de la Ligue, a, par exemple, saisi l'occasion d'un forum économique et politique dans une station thermale en Toscane pour lancer des messages pro-Trump sur X. « L'objectif, c'est la paix. Ça suffit avec cette guerre. Force à Donald Trump », a-t-il notamment partagé. Matteo Salvini a notamment trinqué en russe à coups de vodka ou de cocktails Negroni avec d'autres personnalités politiques, se laissant aller à des « Na zdrowie » (« À votre santé », en russe) avec ses convives.

 

Une position aux antipodes de celle du chef de la diplomatie, Antonio Tajani. Le leader de Forza Italia a joué la carte de la sagesse en affirmant qu'une « négociation pour la fin de la guerre sans l'Ukraine et l'Union européenne est impensable ». « Le plus important, c'est que l'Europe reste unie et parle d'une seule voix », a-t-il affirmé.

  

Pour Giorgia Meloni, la quête d'unité se fera donc en Europe, comme à l'intérieur de ses frontières.

 

RFI - correspondante à Rome, Anne le Nir