2025-03-01 11:23:07 - En République démocratique du Congo (RDC), les musulmans de Bukavu dans la province du Sud-Kivu, s'apprêtent à passer le mois de ramadan dans un contexte difficile. Des responsables musulmans ont décidé d’adapter leurs programmes de prière au contexte sécuritaire après l’occupation de Bukavu par le groupe armée M23, soutenu par le Rwanda.
Dans son petit dépôt familial à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu en RDC, Amina Mwarabu a acheté quelques kilos des pommes des terres et des bananes plantains. Elle les cuisinera pour l'iftar, la nuit qui suit le jeûne : « J’ai été obligé d’acheter une petite quantité, car les denrées sont revues à la hausse sur le marché. Le chômage aggrave aussi cette situation, tout semble être compliqué. J’espère que tout finira par s’arranger et qu’Allah va nous aider à surmonter cette situation. »
Jusque-là, les banques ne fonctionnent pas, ce qui embarrasse de nombreux musulmans qui voudraient subvenir aux besoins de leurs familles avant le début du ramadan, mais la situation sécuritaire les inquiète encore plus. La ville enregistre des cas de braquages et des morts humaines presque chaque jour.
Des programmes de prières adaptés
Les responsables musulmans ont donc décidé d'adapter le programme des prières. Cheikh Yassine Kapongo Mukoko est le président du conseil théologal de la communauté musulmane à Bukavu : « Pour la sécurité de nos croyants de ne pas se promener pendant la nuit, nous avons jugé bon d’exclure la prière du Taraweh, c’est la prière spécifique dans le mois sacré du ramadan qui commence de 19 h à 20 h ou 21 h. Nous avons décidé de mélanger le magharib et l’ahishay ça veut dire la prière de 18 h et celle de 19 h pour que tout le monde puisse rentrer chez lui. »
Cheikh Yassine précise que cet aménagement du programme des prières concerne les musulmans qui vivent aux alentours de la mosquée; il demande à ceux qui en sont éloignés de prier chez eux.
Article de RFI - Photo: (Image d'illustration)Janvier Barhahiga / AP
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