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France : Les maires en guerre contre les kebabs et les barbers accusés de blanchir l’argent de la drogue

2025-02-28 12:41:22 - La mort des petits commerces et des centres-villes. C'est la crainte de plusieurs édiles qui veulent reprendre la main. Gil Avérous, président de l'association des villes moyennes, alerte sur un risque de désertification commerciale notamment à cause de la prolifération de commerces type barbers, kebabs ou laveries qu'il accuse de blanchir l'argent de la drogue. 

Le maire de Châteauroux, Gil Avérous, veut reprendre la main sur les centres-villes et notamment leurs commerces. Le président des Villes de France a fait de la désertification des centres-villes un combat. Et pour lui, le problème ce n’est pas l’absence de commerces, mais plutôt les types de commerces qui s'y installent.
 
“On a une baisse de qualité dans les domaines qui s’installent. Les commerces sont progressivement remplacés par des kebabs, des barbers, des laveries, dont on sait que pour une grande partie, leur activité consiste à blanchir l’argent de la drogue", assure l'élu.
 
"Ce sont des activités qui manient encore aujourd’hui beaucoup d’espèces et qui permettent de déclarer des chiffres d’affaires très supérieurs à ce qu’ils font réellement”, explique Gil Avérous ce vendredi sur RMCet RMC Story.
 
Il appelle le gouvernement à "doter les élus d'un pouvoir de maîtrise de la typologie des commerces qui s'installent". Gil Avérous cible notamment les barbers et les salons de coiffure qui ouvrent sans avoir de brevet professionnel alors que c’est officiellement obligatoire. “Ils en déclarent un, mais si vous allez dans le barber en question et que vous demandez s’ils ont une qualification, ils n’en ont pas”, appuie le maire de Châteauroux.
 
Une baisse des dépenses des ménages en centre-ville
 
Il y a encore 10 ans, dans le centre-ville d'Arpajon, dans l'Essonne, lorsqu'un commerce fermait, la reprise se faisait presque automatiquement. Mais depuis quelques années, le maire Christian Beraud voit fleurir à la place d'autres types de commerces. “Barbiers, Kebabs, restauration rapide à outrance”, énumère-t-il.
 
Des activités bon marché qui d'après lui disparaissent rapidement. Mais selon la loi, impossible pour les maires de s'opposer à l'ouverture d'un commerce, quel qu'il soit. “Aujourd’hui, il faudrait, dans les plans locaux d’urbanisme, avoir la capacité à mieux cibler les types de commerces que l'on peut installer”, plaide le maire d'Arpajon.
 
Il demande plus de pouvoir sur l'installation ou non des commerces dans sa commune donc, mais aussi sur la répartition de ces derniers.
 
“A l'entrée, des villes s’installent des Marie Blachères, des Aldi, des Grand Frais. Si on les laisse s’installer là où ils le souhaitent, vous assez de votre centre-ville”, dénonce Christian Beraud.
 
Aujourd’hui selon l’institut pour la ville et le commerce, seulement 12% des dépenses des ménages se font en centre-ville.
 
Article de Ameline Lavechin avec Guillaume Descours - RMC

: Afrique Monde