Le Nigérian, 67 ans, a bâti sa fortune dans le ciment qu’il produit et exporte dans son pays, le plus peuplé d’Afrique (220 millions d’habitants), et dans de nombreux autres pays africains. Mais si le ciment représente toujours le cœur de son empire, le sexagénaire, en homme d’affaires averti, a su saisir les opportunités pour gagner de l’argent et faire grandir son empire. En 1983, il profite de l’arrivée de la junte militaire, qui emprisonne de nombreuses concurrents pour corruption, pour s’immiscer dans les marchés laissés vacants, notamment dans le secteur alimentaire. En plus du ciment et de l’agro-alimentaire, le groupe Dangote a aussi désormais un pied sur le marché des engrais, de l’automobile et du pétrole.

 

 

Justement, la raffinerie Dangote, la plus grande d’Afrique et la septième plus importante au monde (650 000 barils par jour à plein régime), est entrée en service l’année dernière après onze ans de travaux et un investissement de 23 milliards de dollars. "Si j’avais su dans quoi je me lançais, je n’aurais même pas essayé", a-t-il d’ailleurs lâché au moment de l’inauguration du site. L’aboutissement de ce projet audacieux a permis à Aliko Dangote de doubler sa fortune en l’espace de quelques mois. 

 

Avec cette méga-raffinerie, le milliardaire "veut faire du Nigeria, l’un des plus grands producteurs de brut au monde pour lui permettre de concurrencer les raffineries européennes et de fournir de l’essence aux Nigérians", écrit Forbes. 

 

 

Issu d’une famille commerçante de Kano, dans le Nord du Nigeria, le jeune Aliko a su faire fructifier les 500 000 nairas – environ 2300 euros – donnés par son oncle quand il avait vingt ans pour bâtir un empire qui représente aujourd’hui près de 10% du PIB du Nigeria, l'un des pays les plus riches d’Afrique. Son pari de miser sur le ciment, une matière alors rare et chère sur le continent, à la fin des années 1970 s’est avéré fructueux. Trente ans plus tard, en juillet 2007, le roi du ciment fait parler de lui après un article de Forbes qui désigne Oprah Winfrey, la papesse de la télévision américaine, comme "la personne noire la plus riche du monde". De nature discrète, l’homme d’affaires répond d’un laconique : "Je suis bien, bien plus riche".

 

 

Peu connu en France, le richissime homme d’affaires a bien failli se faire connaître davantage du grand public. Il y a deux ans, le businessman était sur le point de racheter le club de football de Valenciennes qui évoluait alors en Ligue 2. Longtemps en négociations pour s’offrir le club français, celui qui se présente comme fan d’Arsenal a finalement abandonné le projet. 

 

Au vu de l’état déplorable dans lequel se retrouve le football français actuellement et des bisbilles entre présidents dévoilées au grand jour par L’Équipe et le magazine Complément d’Enquête, il ne doit sûrement pas regretter son choix.