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USA: Trump insiste pour récupérer le montant de l’aide à l’Ukraine

2025-02-23 05:33:10 - Donald Trump a déclaré samedi qu’il souhaitait « récupérer » le montant de l’aide fournie à l’Ukraine depuis le début il y a trois ans de la guerre contre la Russie mais Volodymyr Zelensky a affirmé ne pas être « prêt » à lui offrir un accès préférentiel aux minerais stratégiques que recèle son pays. 

« On demande des terres rares et du pétrole, n’importe quoi qu’on puisse obtenir », a lancé au grand rassemblement annuel des conservateurs, près de Washington, le président américain, en pleine dégradation de ses relations avec son homologue ukrainien.
 
« Ils veulent nous soutirer 500 milliards » de dollars, a de son côté accusé, le même jour, auprès de l’AFP une source ukrainienne proche du dossier, assurant que l’Ukraine avait proposé « des modifications et de manière constructive » au projet d’accord sur les minerais.
 
Volodymyr Zelensky comprend que la signature d’un tel document est « cruciale », a quant à lui simplement commenté l’émissaire américain Keith Kellogg, qui vient de se rendre à Kiev.
 
Depuis l’entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont dit vouloir repartir sur de nouvelles bases et le locataire de la Maison Blanche a complètement renversé la position des États-Unis à propos du conflit en Ukraine, reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité des autorités ukrainiennes et qualifiant même Volodymyr Zelensky de « dictateur ».
Un projet de résolution de l’ONU
 
Tandis que l’Assemblée générale de l’ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l’offensive russe en Ukraine, Washington a proposé un projet de résolution qui ne mentionne pas le respect de l’intégrité territoriale de ce pays, après une nouvelle charge de Donald Trump contre Volodymyr Zelensky. « Une bonne idée », a réagi l’ambassadeur de Russie aux Nations unies Vassili Nebenzia.
 
Ce texte vu par l’AFP, qui ne comporte que 65 mots, comporte un appel à « une fin rapide du conflit » et à « une paix durable », une formulation vague et laconique, très éloignée des précédentes résolutions de l’Assemblée qui soutenaient clairement l’Ukraine.
 
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a exhorté les États membres de l’ONU à voter cette nouvelle résolution « historique » afin de « tracer un chemin vers la paix », cependant que Donald Trump a jugé que l’Ukraine n’avait « aucune carte en main » et que la présence de Volodymyr Zelensky à des négociations avec la Russie n’était « pas importante ». Quant aux Européens, bien que désarçonnés par le soudain dialogue américano-russe sur l’Ukraine, ils entendent bien s’y opposer.
 
Dans ce contexte, Volodymyr Zelensky a salué samedi soir le Royaume-Uni pour son « leadership », à la suite de la promesse de « soutien indéfectible » à son pays que lui a faite au téléphone le chef du gouvernement britannique Keir Starmer. « Nous avons coordonné nos positions et notre diplomatie », a-t-il noté.
 
Keir Starmer et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avaient dans la journée insisté sur la « nécessité de garantir une paix juste et durable », pendant que plusieurs milliers de personnes défilaient à Londres en soutien aux Ukrainiens, certaines brandissant des pancartes « L’Ukraine défend la paix pour toute l’Europe ».
 
« On ne peut pas imposer la paix de l’Ukraine », a pour sa part martelé le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, deux jours avant une visite à Kiev, rejetant « la loi du plus fort » et « la loi du Far-West ».
 
Friedrich Merz, le chef de file de l’opposition conservatrice allemande et favori des législatives de dimanche, a quant à lui estimé que l’Europe devait être « assise à la table principale » et « défendre » ses intérêts vis-à-vis de la Russie et de la Chine, « y compris si nécessaire en s’opposant aux États-Unis ».
 
Macron à Washington lundi
 
Keir Starmer, qui doit être à Washington jeudi, y sera précédé lundi par Emmanuel Macron. « C’est dans l’intérêt du Royaume-Uni et des États-Unis de soutenir l’Ukraine avec des garanties de sécurité », a à cet égard écrit le chef du gouvernement britannique dans une tribune.
 
« La sécurité des Français et des Européens, c’est important ». La Russie est « surarmée » et « continue de se surarmer », va de son côté dire à Donald Trump le chef de l’État français, qui entend bien « accélérer encore notre réarmement et renforcer plus vite nos capacités », a expliqué son ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
 
La plupart des pays européens s’inquiètent en effet du revirement américain, craignant que Donald Trump ne mette fin à la guerre à des conditions favorables à Moscou sans fournir de garanties de sécurité à Kiev et à l’Europe.
 
L’Ukraine et les Européens ont d’ailleurs préparé un projet de résolution à l’ONU qui insiste sur la nécessité de « redoubler » d’efforts diplomatiques pour que le conflit se termine « cette année » et réitère les précédentes demandes de l’Assemblée générale d’un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes.
 
Donald Trump a par ailleurs rencontré son homologue polonais Andrzej Duda à Washington. « Ils ont réaffirmé notre alliance étroite », a tweeté samedi la Maison Blanche, précisant que Donald Trump avait salué « l’engagement de la Pologne à une augmentation des dépenses de défense ».
 
La veille, le président conservateur polonais avait indiqué avoir suggéré à Volodymyr Zelensky de coopérer avec la nouvelle administration américaine pour mettre fin à la guerre avec la Russie.
 
Sur le terrain, la situation reste difficile pour l’Ukraine. Une attaque russe à l’aide de trois bombes guidées à Kostiantynivka, un important bastion ukrainien dans l’est, a fait samedi un mort, une femme, dans un immeuble d’habitation, selon les autorités.
 
Le Parisien avec AFP/Photo:REUTERS/Brian Snyder Brian Snyder

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