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Sénégal: les médecins en grève pour dénoncer leurs conditions de travail

2025-02-20 11:18:26 - Au Sénégal, les médecins tirent la sonnette d’alarme face à leurs conditions de travail. Alors qu’ils appellent depuis plusieurs mois les autorités à recruter des médecins pour les hôpitaux publics et à améliorer les salaires et les retraites des médecins dans le secteur public sans succès, ils ont décrété une grève de 48h pour tenter de se faire entendre. 

Dans le département de neurochirurgie de l'hôpital de Fann dans le centre-ville de Dakar, les couloirs sont quasi vides. Seules les urgences sont assurées. Les médecins en grève, comme le professeur Mbaye Thioub, neurochirurgien, dénoncent une dégradation dangereuse des conditions de travail.
 
« Moi, je suis surtout spécialisé dans le traitement des maladies neurovasculaires. Et aujourd'hui, même les clips pour traiter les anévrismes, on n'en a pas. On attend une commande qui n'arrive pas. Donc voilà, c'est une situation de précarité. C'est une situation d'insécurité », explique-t-il.
 
Manque d'infrastructures de santé
 
Une situation de plus en plus fréquente, à en croire le docteur Oumar Gindo, médecin en santé publique au ministère de la Santé. Il cite l’exemple de la radiothérapie contre le cancer. « Actuellement, au Sénégal, il n'y a qu'une seule radiothérapie qui fonctionne pour le cancer. Il n'y en avait que deux. Celle de l'hôpital Dalal-Jamm est en panne actuellement, c'est celle de Touba qui fonctionne. Il faut jusqu'à quatre à cinq mois pour avoir un rendez-vous, vous imaginez ? Il faut vraiment que l'État fasse des efforts dans ce sens-là ».
 
Des efforts pour améliorer l’équipement des hôpitaux publics, mais aussi pour recruter, ce que l’État ne fait pas selon le docteur Oumar Gindo. « Cela fait quatre ans qu'on n'a pas eu de recrutement de jeunes médecins pharmaciens et chirurgien-dentiste, alors qu'il y a un gap énorme, le besoin est là », assure-t-il.
 
Un besoin estimé à 18 000 médecins pour les hôpitaux publics du pays. Des infrastructures de santé là encore en nombre insuffisant selon le syndicat autonome des médecins qui plaide pour une répartition plus équitable des soins sur l’ensemble du territoire et demande une réponse du gouvernement après sept réunions avec les nouvelles autorités.
 
RFI/Photo:r (image d'illustration)REUTERS/Zohra Bensemra

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