Nombre total de visites : 4893634
Aujourd'hui : 376
En ligne actuellement : 2

Haïti, Comores, Burkina Faso… Retour sur les indélicatesses diplomatiques d’Emmanuel Macron <>

2024-11-27 05:32:32 - Emmanuel Macron ne s’attire pas toujours les faveurs de ses homologues étrangers, et notamment à cause de propos qui le mettent parfois en mauvaise posture. Encore très récemment, le 21 novembre, le président français a été filmé en marge du G20 alors qu’il répondait à un Haïtien qui l’accusait, lui et la France, d’être «responsables de la situation» dans son pays. Dans la vidéo, Emmanuel Macron lui répond que ce sont «les Haïtiens qui ont tué Haïti en laissant le narcotrafic», avant d’accuser les responsables de l’île caribéenne d’être «complètement cons» pour avoir fait «virer» le Premier ministre qui, selon lui, «était super».

Le chef de la diplomatie haïtienne, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, n’a pas tardé à réagir. Il a convoqué l’ambassadeur de France, Antoine Michon, pour lui faire part de «propos jugés inacceptables», qu’il considère être un «geste inamical et inapproprié qui mérite d’être rectifié». Selon un communiqué haïtien, Antoine Michon a «reconnu qu’il s’agissait de propos malheureux».

«Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien»

Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron tient des «propos malheureux». Dès le début de son premier mandat, en 2017, il s’attire les foudres du gouvernement comorien. Seulement deux semaines après son investiture, en visite en Bretagne, il échange autour de différents types de bateaux de pêche, dont le kwassa-kwassa. Il note : «Ah non, c’est à Mayotte le kwassa-kwassa», avant d’ajouter que «le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien». Les embarcations sont aujourd’hui très utilisées par les réseaux de passeurs comoriens pour atteindre les côtes de Mayotte.

Les réactions n’avaient pas tardé à se faire entendre sur l’île de l’océan Indien. Le ministre comorien des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, avait alors exigé des excuses du président français, jugeant sa plaisanterie «choquante et méprisante». Pour le conseiller chargé de la communication du président comorien Azali Assoumani, le sujet des «traversées périlleuses des Comoriens entre Anjouan et Mayotte mérit[ait] plus que la plaisanterie et le sarcasme». De son côté, le chef de l’Etat des Comores avait considéré que la déclaration d’Emmanuel Macron, alors âgé de presque 40 ans, était à mettre «sur le compte de la jeunesse». Face à ces indignations, l’Elysée avait finalement reconnu «un trait d’humour malheureux qui a pu blesser».

Un brin de condescendance

Seulement quelques mois plus tard, le président français est en visite au Burkina Faso où il vient inaugurer une centrale solaire. La veille de la cérémonie, il se rend à l’université de Ouagadougou. Devant un public d’étudiants et devant le président de l’époque, Roch Marc Christian Kaboré, il assure qu’il «n’y a plus de politique africaine de la France» et affirme que désormais, «nous devons avoir une relation adulte de responsabilité partagée».

Un discours maîtrisé, jusqu’aux mots de trop qui créeront instantanément une polémique sur les réseaux sociaux. Une étudiante l’interroge, lui demandant combien de temps les élèves de l’université pourront profiter de la climatisation de l’amphithéâtre. Elle qualifie l’électricité «d’énergie française», en référence à la centrale solaire inaugurée le lendemain. «Vous me parlez comme si j’étais encore une puissance coloniale ! Mais moi je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso ! C’est le travail du président !» Ce dernier sourit, puis quitte la salle, à la surprise générale. Emmanuel Macron l’interpelle en le tutoyant : «Du coup il s’en va… Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation.»

Si les médias burkinabés ne relaient que très peu l’incident, les personnalités politiques françaises s’en donnent à cœur joie. Dans un communiqué, La France insoumise parle d’une attitude «aussi incroyable qu’indigne de la part du président de la République». Sur France 2 dans les jours qui suivent, Nicolas Bay, alors vice-président du Front national (depuis Rassemblement national), dénonce un «incident diplomatique», décrivant un comportement «assez scandaleux».

Au Japon, une succession de gaffes

Lors du sommet du G7 à Hiroshima, au Japon, en 2023, Emmanuel Macron a multiplié les impairs sans le savoir. Sa tenue d’abord. Vêtu d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’une cravate noire, il a surpris la presse japonaise en arborant cette tenue portée lors des funérailles nippones. «En France, il est possible de s’habiller ainsi hors obsèques ?» s’est étonnée une journaliste locale. Le président français s’est aussi montré tactile, en posant par exemple la main dans le dos du Premier ministre japonais devant les gerbes de fleurs déposées en hommage aux victimes de la bombe atomique. Il a aussi serré sa main, geste qu’ont évité les autres chefs d’Etat, dans un pays où les habitants sont plutôt réticents aux contacts physiques, surtout depuis le Covid. Il n’est également pas habituel de poser son sac par terre au Japon. Emmanuel Macron a lui laissé le sien appuyé contre sa chaise lors d’une session de discussions. Un geste venant s’ajouter à une succession de maladresses.

Article de Margot Sanhes-Liberation / Photo:Silvia Izquierdo

Honte à Macron qui dit que les Haïtiens sont «complètement cons».

Qu’est-ce que c’est que ce vocabulaire ?!!

Vous voulez aider Haïti, M. Macron ?

Alors parlez de la responsabilité de la France dans la situation, parlez de la double dette d’Haïti !

Antoine Léaument 

@ALeaument

 

·

 

: Afrique Monde