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France : l’administration n’a plus un rond depuis ce lundi 25 novembre 2024

2024-11-26 04:07:38 - L'administration vit au-dessus de ces moyens pour le reste de l'année

Ce n'est plus un secret pour personne : les finances publiques françaises ne tiennent plus la route depuis 1974, dernière année où la France a présenté un budget excédentaire. Depuis, les comptes sont restés dans le rouge, et le déficit public n’a cessé de se creuser. Bilan des années de mandat cumulées d'Emmanuel Macron et de l'ex-ministre de l'Économie, Bruno Le Maire : plus de 1 000 milliards d'euros de dette publique supplémentaire, un triste record en sept ans de pouvoir (et sans compter ces années passées dans les couloirs de Bercy..).
 
Une grande part de cette somme provient de la crise du Covid (600 milliards d'euros de dette), et du fameux « quoi qu'il en coûte » qui a été poussé à son paroxysme. Résultat : la dette publique de la France dépasse aujourd’hui les 3 100 milliards d'euros, et son déficit est projeté à plus de 6 % du PIB pour l'année 2024.
 
D'après les calculs de l'Institut Molinari, relayés par Le Point, l'administration française vit désormais, soit depuis ce lundi 25 novembre, au-dessus de ses moyens, autrement dit, à crédit. « Ce calcul a une vocation pédagogique : pour les ménages qui raisonnent en nombre de jours avant l'arrivée de la paie, cela permet d'illustrer l'ampleur de notre déficit », explique Nicolas Marques, directeur général de l’Institut. Le think tank franco-belge rappelle qu’il faut remonter à 1978 pour retrouver une année budgétaire équilibrée pour l'administration. En 1980, seules quatre journées d’emprunt étaient nécessaires pour couvrir son déficit annuel. En 2020, année marquée par la pandémie, ce chiffre est monté à 53 jours. Aujourd’hui, il faut 36 jours d’emprunt pour clore l'exercice budgétaire 2024 de l'administration française.
 
France, mauvais élève de l'Europe
 
Sur la scène européenne, l'administration française se distingue, mais tristement : la majorité des 27 pays membres de l'Union européenne vivent en moyenne 26 jours à crédit, soit dix de moins que la France. Deux pays se démarquent particulièrement : le Danemark et l’Irlande, qui peuvent fièrement afficher des comptes positifs pour leur administration. Le rapport de l’Institut Molinari met également en lumière un problème de gestion structurelle : les administrations centrales concentrent l’essentiel des déficits, tandis que les collectivités locales parviennent à maintenir des budgets équilibrés. En 2023, par exemple, l’État avait épuisé ses ressources dès le 24 septembre, alors que les collectivités locales restaient dans le vert jusqu’au 5 janvier de l’année suivante.
 
Les propositions pour améliorer la situation ne manquent pas : réduction des dépenses publiques (coupes dans le mille-feuille administratif), fin des aides distribuées à tout-va, réforme des retraites, optimisation de la fiscalité pour les entreprises... Autant de sujets évoqués dans le cadre du projet de loi de finances 2025. Reste à voir si la France parviendra à se doter d’un budget d’ici la fin de l’année, et lesquelles de ces propositions seront effectivement votées.
 
Article de Axelle Ker
 

: Afrique Monde