2024-11-16 03:39:29 - Le spécialiste français d’uranium Orano a déjà été en meilleur terme avec ses partenaires nigériens. Le conseil d’administration de la Somaïr, société détenue à 64,3 % par Orano et à 36,6 % par le Niger, a annoncé ce vendredi 15 novembre avoir voté «la suspension à titre provisoire des dépenses liées aux activités d’extraction et de traitement du minerai» dans l’Etat sahélien. Cette décision entérinée mardi restera en vigueur jusqu’à «la reprise effective de l’exportation et de la commercialisation de sa production».
Orano a justifié sa décision en expliquant vouloir «orienter le reste de trésorerie disponible vers le maintien du paiement des salaires et des fonctions vitales du site industriel aussi longtemps que possible». Fin octobre, la société française s’était prononcée pour la suspension de sa production au Niger en raison de «l’aggravation des difficultés financières de la Somaïr».
Difficultés notamment liées au fait que la junte a retiré à Orano un permis d’exploitation d’un des plus grands gisements d’uranium au monde en juin dernier : Imouraen. L’export de cette matière est également devenu impossible, car la frontière entre le Niger et le Bénin est fermée pour des raisons de sécurité, selon Niamey. Au total, 1 050 tonnes de concentré d’uranium issu de stock de 2023 et 2024, soit près de la moitié de la production moyenne annuelle du site, sont actuellement bloquées. Cela représente environ «300 millions d’euros», selon le groupe.
Le pouvoir nigérien a maintes fois répété vouloir revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères. Il se tourne par ailleurs vers de nouveaux partenaires comme la Russie ou l’Iran. L’Etat sahélien a par ailleurs invité des sociétés russes intéressées par l’exploitation de ses ressources naturelles à se rendre sur place, alors que le colonel Ousmane Abarchi, ministre des Mines au Niger, a déclaré avoir «déjà rencontré» ces sociétés.
Article de LIBERATION, AFP/Photo: Issouf Sanogo
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