2024-11-12 02:27:53 - Le temps des éclaircissements est venu. Un peu moins d’une semaine après l’arrestation de deux gendarmes français dans l’enceinte du domaine national de l’Eléona, propriété de la France depuis le XIXe siècle, située sur le mont des Oliviers à Jérusalem-Est, l’ambassadeur israélien à Paris Joshua Zarka est convoqué ce mardi 12 novembre au Quai d’Orsay «pour apporter des explications et évoquer les suites possibles» selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le 7 novembre dernier, des policiers israéliens sont entrés dans l’enceinte du domaine national de l’Eleona, à l’est de Jérusalem et propriété de la France depuis le XIXe siècle. «Armés» et «sans autorisation», selon le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, alors en visite diplomatique en Israël, les policiers israéliens avaient arrêté deux gendarmes français. «Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël, dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix», avait alors dénoncé le ministre devant la presse.
Israël assurait «la sécurité de Jean-Noël Barrot»
Critiquant une «situation inacceptable», Jean-Noël Barrot avait finalement décidé de ne pas se rendre sur ce site de pèlerinage chrétien au sommet du mont des Oliviers alors qu’il y était attendu. Le ministre français devait y rencontrer les communautés des Pères blancs et des Carmélites, des ordres religieux catholiques. La diplomatie israélienne avait assuré de son côté que les questions de sécurité avaient été «clarifiées» à l’avance avec l’ambassade de France à Tel-Aviv. La présence de personnels de sécurité israéliens avait pour «objectif de garantir [la] sécurité» de M. Barrot, avait alors affirmé le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué. Les deux gendarmes avaient ensuite été rapidement relâchés par les autorités palestiniennes.
L’incident diplomatique avait vivement fait réagir la classe politique française. A commencer par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui l’avait ainsi «fermement» condamné vendredi 8 novembre. Une soixantaine de députés, notamment du Nouveau Front populaire, avaient également signé un communiqué commun où ils avaient pris «acte» de la décision du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot de «convoquer l’ambassadeur d’Israël en France», souhaitant que cette convocation ait lieu «sans délai».
Ils ont été entendus. L’ambassadeur d’Israël est convoqué cinq jours après l’incident au Quai d’Orsay. Dans un communiqué publié lundi, le ministère des Affaires étrangères a réitéré son indignation. «La présence de la sécurité israélienne armée au domaine de l’Eleona ainsi que l’arrestation de deux personnels du consulat général de France à Jérusalem ne sont pas acceptables, est-il écrit. La France les condamne avec d’autant plus de vigueur qu’elles interviennent dans un contexte où elle met tout en œuvre pour œuvrer à la désescalade des violences dans la région.»
Article de LIBERATION, AFP - Photo:Stéphane de Sakutin
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