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Iran - Israël :Le grand sauve-qui-peut des pétroliers iraniens de l'île de Kharg, qu'Israël aimerait bien faire disparaître

2024-10-04 21:14:58 - Les navires pétroliers iraniens sont nombreux à quitter Kharg, île qui sert de terminal pétrolier à la quasi-intégralité des exportations iraniennes d'or noir, et qu'Israël pourrait viser dans les prochaines semaines.

Le risque d'escalade entre l'Iran et Israël est au plus haut depuis des mois, alors que Tel-Aviv s'est engagé dans une campagne terrestre et aérienne au Liban. Parmi les cibles que le gouvernement de Benyamin Netanyahou pourrait viser, Kharg sort du lot : cette petite île de 20 kilomètres carrés est en effet un nœud logistique vital pour les exportations pétrolières de Téhéran.
 
Une riposte qui pourrait viser les infrastructures iraniennes
 
Les frappes iraniennes contre Israël, plus importantes encore que celles d'avril 2024, constituent selon Téhéran la fin de leurs opérations contre Tel-Aviv suite à l'assassinat du leader du Hezbollah Hassan Nasrallah. Mais l'armée israélienne continue de cibler les leaders du Hezbollah au Liban, tandis que le premier ministre Benyamin Netanyahou a promis de "riposter contre [ses] ennemis". Une nouvelle opération d'Israël contre l'Iran, après l'élimination du chef politique du Hamas Ismaël Haniyeh à Téhéran en juillet 2024, pourrait embraser un peu plus le Proche-Orient dans les semaines à venir.
 
78,2 °C : c'est la température au sol mesurée, en mars 2017, par une expédition iranienne dans le Dacht-e Lout. Record battu pour un désert déjà connu comme le lieu le plus chaud du monde. Un "four" où les chercheurs ont malgré tout trouvé de la vie.
 
L’équipe est constituée de scientifiques de plusieurs disciplines. Selon leur spécialité, ils auscultent des recoins de l’immensité désertique pour y trouver des traces de vie. Ici, un biologiste cherche des échantillons dans l’eau salée de cette rivière qui coule des montagnes et disparaît ensuite dans le sol brûlant.
 
Parmi les cibles prioritaires d'Israël, on peut citer des installations nucléaires, des personnalités de premier plan iraniennes, des installations militaires, mais également les infrastructures pétrolières du pays. Si les exportations de pétrole iraniennes se sont fortement réduites ces dernières années, passant de 2 684 100 barils par jour en 2004 à 1 322 634 en 2023 selon CEIC Data, rangeant Téhéran à la 12ème place des exportateurs d'or noir, elles constituent toujours une manne financière importante pour le régime.
 
Mais l'Iran possède un point faible de taille : l'île de Kharg, à l'ouest du Golfe Persique, qui voit passer 90 % des exportations de pétrole de Téhéran, comme le souligne The War Zone. Le service de localisation des navires pétroliers a justement annoncé le 3 octobre que plusieurs "Very Large Crude Carrier", un type de vaisseau ne pouvant emprunter le canal de Suez ou de Panama au vu de leurs dimensions, ont tous quitté Kharg la veille.
 
Des prix du pétrole en hausse rapide
 
Selon TankerTracker, certains navires sont encore en cours de chargement, mais "toute la capacité de transport supplémentaire vacante a été retirée" de l'île de Kharg. Le même 3 octobre, Joe Biden indiquait que des frappes israéliennes contre les installations pétrolières n'étaient pas inimaginables. "Nous en discutons. Je pense que ce serait un peu... Bref", a lancé le président américain à des reporters le questionnant alors qu'il quittait la Maison Blanche.
 
Ces craintes associées aux remarques de Biden font que le prix du baril de pétrole Brut Brent, unité de référence, est passé de 72,43 dollars le 27 septembre, jour de l'assassinat d'Hassan Nasrallah, à 78,27 le 4 octobre. Barak Ravid, journaliste israélien aux nombreuses sources au sein du gouvernement de Tel-Aviv, a indiqué le 2 octobre que les infrastructures pétrolières étaient une "cible probable" selon plusieurs officiels israéliens, mais que des assassinats ciblés et des assauts contre les défenses aériennes iraniennes faisaient aussi partie des possibilités.
 
Le ciblage de cette île stratégique de Kharg ne serait pas une première : lors de la guerre Iran-Irak, Bagdad a mis hors-service ce territoire stratégique iranien, les deux belligérants ciblant chacun les exportations pétrolières adverses. Une opération israélienne tentant de reproduire ce résultat pourrait cependant pousser Téhéran à riposter en bloquant le détroit d'Ormuz, coupant par la même occasion la route de 30 % des exportations mondiales d'or noir et faisant basculer le conflit dans une nouvelle phase.
 
Par Benjamin Laurent / Photo:L'île de Kharg en 2019, dans le Golfe Persique.by Orbital Horizon/Gallo Images via Getty Images

 

: Afrique Monde