2024-08-22 03:15:16 - En Inde, le gouvernement de Narendra Modi fait face à l'opposition de sa propre majorité. En voulant recruter des fonctionnaires sans respecter les quotas socioéconomiques, le Premier ministre a irrité ses alliés au Parlement. Il a donc dû faire marche arrière. Ce recul illustre la nouvelle donne politique pour son parti, qui n’a plus qu’une majorité relative suite aux législatives de juin 2024.
Depuis 2014, Narendra Modi s’affiche en dirigeant inflexible. C’était cependant plus facile lorsque son parti, le Bharatiya Janata (BJP), avait une majorité absolue au Parlement. Pour son troisième mandat, le Premier ministre a dû s'allier avec des partis régionaux qui viennent de montrer que leur allégeance n’était pas automatique.
Tout a commencé lorsque son gouvernement a voulu embaucher 45 hauts fonctionnaires par concours direct, court-circuitant le mille-feuille de la fonction publique. L’opposition a critiqué ce recrutement, car les emplois publics sont soumis en Inde à de stricts quotas pour plus de justice sociale.
Une opposition interne
Mais cette fois-ci, les partis de la majorité de Narendra Modi sont aussi montés au créneau. Le JDU, un parti au poids considérable dans l’État pauvre du Bihar, a jugé que le recrutement au mérite n’avait aucun sens lorsque certaines populations avaient été discriminées depuis des siècles.
Mardi 20 août, le ministre de la Fonction publique a annoncé la suppression du recrutement. L’opposition veut y voir un signe, alors qu’elle prédit depuis les élections que la majorité parlementaire va s’effondrer. Mais ce recul témoigne aussi d’un sens des réalités du pouvoir en place.
Par Côme Bastin à Bangalore,RFI/Photo:SAJJAD HUSSAIN / AFP
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