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JO 2024 - Tennis de table. Ovationné par le public, ce pongiste congolais a vécu le grand frisson

2024-07-29 12:08:48 - Il n’avait pas spécialement vocation à faire se lever le public de l’Arena Paris Sud. Mais à force de courage et d’abnégation à la table, Saheed Idowu a emmené tout le monde avec lui, aux Jeux olympiques de Paris. S’il a fini par s’incliner au septième set, le Congolais a vécu une fin de matinée hors du temps, ce dimanche 28 juillet. Récit.

C’est en cela que l’on reconnaît la magie des Jeux olympiques. Elle rôde partout où les athlètes vont, se manifeste souvent sans prévenir et pas toujours pour une médaille. Saheed Idowu ne remportera ni l’or, ni l’argent, ni le bronze en tennis de table mais il a été célébré tout comme. Il était pourtant entré dimanche 28 juillet dans le hall 4 de l’Arena Paris Sud en parfait inconnu. Personne n’avait franchement arrêté son regard sur lui plus qu’un autre.

Plus grande menace pour les Chinoises dans le tableau dames, la Japonaise Hina Hayata a d’abord occupé bien plus de place. Elle a balayé son adversaire en à peine vingt-cinq minutes, ne perdant que treize petits points avant que la magie n’opère sur la table d’à-côté. Celle du Congolais, numero 117 mondial, aux prises avec le Suédois Anton Kallberg (n°25).

Mené trois sets à un, Saheed Idowu aurait pu ne pas vivre le grand frisson. Mais son abnégation et son courage ont fini par attraper le public français. Plus les points tournaient en sa faveur, plus les spectateurs grimpaient dans les décibels. Si bien que le natif de Brazzaville s’est pris au jeu et a surfé sur la vague, égalisant à trois partout avant de s’incliner 11-9 à la belle.

« J’en ai pleuré »

« C'était vraiment incroyable,nous a-t-il glissé ensuite, dégoulinant de transpiration et encore empreint d'une certaine émotion j'en ai pleuré, déçu d’avoir perdu et de ne pas pouvoir revivre ça une deuxième fois. » Il avait reçu quelques secondes plus tôt une ovation digne de ce nom, ce truc qui vous file la boule au ventre. Le public debout, l’acclamant comme il acclame les joueurs français et scandant son prénom pour la énième fois.

« Je ne m’attendais pas à recevoir autant d’amour, raconte-t-il, confiant qu’il a de la famille en France. Ce sont mes deuxièmes Jeux olympiques (il était à Londres, en 2012) mais je peux déjà dire que ce sont les plus beaux que j’ai vécu dans ma carrière. » Une expérience unique, qu’il aurait pourtant pu ne jamais vivre.

Battu en finale du tournoi de qualification de la zone Afrique, Saheed Idowu a effectivement hérité d’une place d’universalité, attribué par le Comité international olympique (CIO) sur les conseils de la Fédération internationale de tennis de table (ITFF), dont l’un des représentants nous a confié sa joie de ne « pas s’être trompé »

Article de Kévin GUISNEL, envoyé spécial à Paris-Ouest-France/Photo: Photo : Stephanie Lecocq / REUTERS

 

: Afrique Monde