2024-07-26 13:45:53 - « Adjugé. Vendu. » Médaillé d’or de taekwondo aux JO de Sidney en 2000, le Cubain Angel Valodia Matos a vendu son trophée 51 620 dollars le 18 juillet dernier lors d’une vente aux enchères organisée par la firme américaine RR Auction. La médaille avait été estimée à 45 000 dollars. Si celle-ci pèse 193 grammes, elle n’est pas en or, mais en « argent doré de 68 mm, fabriquée par la Monnaie royale australienne », précise RR Auction.
Lors de la même vente, la médaille d’argent du lutteur cubain Yasmany Lugo, décoré aux JO de Rio en 2016, a trouvé preneur pour 26 121 dollars. Et c’est loin d’être un record. Le boxeur cubain Roniel Iglesias a obtenu 83 000 dollars pour sa médaille d’or des Jeux de Londres de 2012 lors d’une autre adjudication, avant de négocier ses gants sur eBay pour 40 000 dollars. Si ces athlètes sont nombreux à se séparer de leurs récompenses, c’est parce que les salaires mensuels que leur verse l’État cubain sont de l’ordre de… 15 à 25 euros mensuels.
« Je ne regrette pas d’avoir vendu ma médaille olympique de Sydney 2000, car je me trouvais dans une situation critique. Je n’avais pratiquement rien à manger ni pour subvenir aux besoins de mes filles », a confié à la revue américaine Play Off Magazine le double champion olympique cubain de boxe Mario Kindelan. Encore faut-il que ces champions qui crient misère parviennent à toucher leurs gains. Car en vertu de l’embargo des États-Unis contre Cuba, RR Auction n’a pas le droit d’effectuer un virement vers le compte bancaire d’un Cubain, fût-il champion olympique.
Le Figaro /Photo: FRANCK FIFE / AFP
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