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Kamala Harris: «Elle est folle comme une punaise de lit». déchaînement d’insultes sexistes et de mèmes sexualisés envers Kamala Harris

2024-07-23 17:55:20 - Tous les regards sont tournés vers Kamala Harris depuis le retrait de Joe Biden dans la course à la Maison-Blanche, qui sonne comme un coup de tonnerre aux États-Unis. Comme on pouvait malheureusement s’y attendre, les internautes n’ont pas perdu de temps pour dégainer leurs claviers et accuser la vice-présidente de tous les maux. Des trolls sexistes et racistes, dont certains sont associés au mouvement Make America Great Again (MAGA) qui soutient Donald Trump, ont notamment réagi à la nouvelle en partageant des mèmes et des blagues explicites, souvent sexualisées, sur la nouvelle candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine.

Comme le rapporte Newsweek , un compte sur X a par exemple publié une photo de JD Vance, le colistier de Donald Trump, à côté d’une image de Kamala Harris, afin de comparer les deux personnalités politiques «au début de leur carrière». Alors que le portrait de l’ancien journaliste militaire Vance le montre en uniforme, celui de Harris a, lui, été grossièrement maquillée. Objectif : «suggérer que l’ancienne procureure générale de Californie a dû se livrer à des actes sexuels pour faire avancer sa carrière», lit-on sur le site de Newsweek.

Femme sans enfants

D’autres «haters» ont aussi mis l’accent sur le fait que Kamala Harris n’avait pas d’enfants, et ce, bien qu'elle soit la belle-mère de Cole et Ella Emhoff, les deux enfants de son mari Douglas Emhoff. «La raison très simple et peu discutée pour laquelle Kamala Harris ne devrait pas être présidente : pas d’enfants», tweete un certain Will Chamberlain, qui se décrit comme conseiller juridique principal de deux projets conservateurs.

«Les gens sans enfants ne devraient pas diriger un pays et envoyer les enfants des autres se battre et mourir à la guerre», renchérit un utilisateur anonyme de X, encore cité par Newsweek. Quand Milo Yiannopoulos, un troll notoire qui soutient Trump, se montre, lui, plus cru. À coup de mèmes explicites, il dénonce le «passé sexuel sordide» de la vice-présidente. Face à ces allégations, Jill Filipovic, chroniqueuse de CNN, prend la défense de Kamala Harris en rappelant la propre situation de Donald Trump : «Ils disent donc que Kamala Harris est une salope sans enfant alors que leur candidat [Trump] a cinq enfants avec trois femmes différentes, a trompé sa première femme avec la deuxième, a trompé la troisième avec un mannequin Playboy alors que sa femme était enceinte et avec une star du porno alors qu'elle était en post-partum, ok.»

«Kamala la ricaneuse»

Malmenée sur les réseaux sociaux, Kamala Harris va en tout cas devoir s’attendre à mener une campagne éprouvante face à Donald Trump qui use de tous les moyens pour la ridiculiser. Dimanche soir, lors d’un meeting dans le Michigan, l’ancien président des États-Unis, n’a ainsi pas manqué de se moquer de son rire, la surnommant «Laffin’ Kamala» (Kamala la ricaneuse). «Vous l’avez déjà vue rire ? Elle est folle», a-t-il déclaré face à une foule de partisans républicains acquis à sa cause, comme le rapporte le journal québécois Le Devoir . «On peut en dire beaucoup sur les gens par la façon dont ils rient. Elle est folle, elle est cinglée, mais elle n'est pas aussi folle que Nancy Pelosi.» Avant de conclure sa tirade : «Elle est folle comme une punaise de lit.»

Les attaques contre Kamala Harris ne sont pas nouvelles. Elles ont fusé tout au long de sa carrière, mais se sont intensifiées en 2020, lorsque Joe Biden l’a choisie comme colistière. Une étude universitaire réalisée en 2020 a comparé les commentaires en ligne dirigés «vers [elle], une femme de couleur... par rapport à un homme blanc, Mike Pence, alors qu’ils se disputaient le même poste». La conclusion des auteurs du rapport est sans appel : «Dans l’ensemble, nous avons constaté que les messages de harcèlement envers les candidats renforçaient les stéréotypes traditionnels liés à la race et au genre et renforçaient le statut de ceux qui publiaient du contenu négatif en obtenant plus de retweets. Les harceleurs invoquaient régulièrement des insultes stéréotypées et bien connues dans leurs attaques, en particulier lorsqu'ils visaient une femme multiraciale.» Quatre ans plus tard, la donne n’a visiblement pas changé.

Par Madame Figaro / Photo: Getty Images

 

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