
2024-02-23 12:02:44 - Alors que le pays est entré dans une crise politique inédite qui risque d’aboutir à de nouvelles violences, après l’annulation de l’élection présidentielle par Macky Sall, un collectif de journalistes sénégalais a documenté la répression des manifestations de juin 2023. Le projet « CartograFreeSenegal » retrace l’histoire et les circonstances de la mort d’une partie des 29 victimes recensées.
Baye Fallou Sène avait 17 ans. C’était un lycéen qui rêvait de devenir footballeur. Au lieu de ça, il est mort d’une balle en pleine poitrine. D’après ses proches, le jeune homme était simplement allé observer, par curiosité, les affrontements entre policiers et manifestants qui se déroulaient non loin de chez lui, aux Parcelles Assainies, un quartier populaire du nord de Dakar, lorsqu’il a été tué.
C’était aux premiers jours de juin 2023, quand des milliers de Sénégalais sont sortis dans les rues pour protester contre la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Accusé de viol, l’opposant le plus populaire du pays avait finalement été jugé coupable de « corruption de la jeunesse ». C’est sur cette sentence – et sur une autre condamnation, intervenue en mai 2023, pour « diffamation » et « injures publiques » – que les autorités se sont appuyées pour rayer l’homme politique des listes électorales, ce qui l’a empêché de se présenter à la présidentielle qui devait se dérouler le 25 février 2024 avant que le président, Macky Sall, ne l’annule de manière unilatérale.
À Ziguinchor, le fief de Sonko situé dans le sud du pays, Sidya Diatta était membre du Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), le parti d’Ousmane Sonko. À l’issue de ses études à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest, il n’avait pas trouvé d’emploi. Alors, ce Casamançais de 32 ans s’était lancé dans l’agriculture. Le 1er juin, lui aussi est mort par balle.
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