
2022-11-12 05:24:56 - Les lions indomptables du Cameroun ont embarqué pour le Qatar ce 10 novembre 2022 après une série de matchs préparatoires loin d’être convaincants. Sous le magistère de Samuel Eto’o, la tanière peut se réjouir d’une bonne ambiance et des commodités inédites pour affronter les challenges qui s’annoncent; mais le pitchitchi n’a pas pensé à tout.
C’est sans conteste la première fois depuis les dernières participations des lions aux rendez-vous internationaux qu’ils quittent sereinement la capitale camerounaise sans levée de boucliers. On avait eu l’habitude des nuits aux longs couteaux durant lesquelles les joueurs hurlaient leur colère du fait des primes non versées à la veille de la compétition. À plus d’une semaine du tournoi, les Lions ont pris la route du Qatar sans grands bruits. Un autre fait majeur qu’on doit à l’exécutif de Samuel Eto’o, c’est la désignation d’un entraîneur local qui depuis plus de 8 mois est maintenu sans polémique, même si le choix de Rogobert Song est loin de faire l’unanimité pour les avertis de football au Cameroun.
Les choix de l’entraîneur du Cameroun interroge autant. Si de manière inédite, la parebelle a été faite aux joueurs locaux qui font leur entrée en sélection pour la coupe du monde, on note un certain amateurisme dans la substitution de certains toliers, qui peuvent se révéler fatales pour un rendez-vous de cet ordre. Le cas Ngadeu interpelle suffisamment.
Dans les rangs des Camerounais, on se réjouit de la rupture avec l’équipementier français Le Coq sportif. Liée à la Fecafoot par un mystérieux contrat conclu sous l’ère Seidou Mbombo Njoya, l’équipe de Samuel Eto’o a pu se départir de cette alliance (du moins provisoirement) en faisant le choix de One All Sports. Seulement, malgré les précisions sur l’opportunité financière avec cette nouvelle entité, plusieurs mystères demeurent. Il y a en primeur celui de la légalité de cette dernière.
Du haut des observations objectives relevées , il y a lieu de se demander à quel prix Samuel Eto’o a pris les rênes de la fédération ! Sa révolution est-elle si ingénieuse qu’elle lui vaut systématiquement des inimitiés ? Pas si sûr. Près d’un an après son élection à Tsinga, le chant de la contestation est permanent. Ses challengers d’hier peinent-ils à digérer leur déconvenue ? On dirait bien que oui. Tant les réformes du Pitchitchi mettent à nu le laxisme mal entretenu des anciens patrons de la FECAFOOT.
Le patron de la FECAFOOT, n’est pas seulement des plus populaires, il est des plus omniprésents. Certains de ses collaborateurs l’accusent d’imposer ses choix de manière unilatérale en tous points. Si elle est avérée, cette option a le malheur d’être contreproductive des fois. Eto’o n’est-il pas omniprésent dans la tanière parce qu’il sait que les entraîneurs ne sont pas à la mesure des enjeux ? Eto’o n’est-il pas omniprésent parce que seul son avis compte ?
À l’évidence, il ne fait pas bon d’être dans le faux près du président de la FECAFOOT; voire d’être opposé à lui tout simplement selon des témoignages.
Eto’o a certes la rigueur nécessaire pour donner le ton d’une révolution d’envergure au sommet du football camerounais, mais le manager qu’il est n’a-t-il pas besoin de recul et d’ouverture pour opérer les choix les plus éclairés ? Les résultats du Qatar seront sans doute riches en enseignements.
: Afrique Monde