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Madagascar : Il dénonce l'inaction d’Allianz pour rapatrier son père, victime d’un AVC à Madagascar

2022-08-02 15:21:10 - Philippe Riboulon est bloqué dans une clinique privée en « manque de moyens » à Madagascar, où il a subi un AVC ce mercredi 27 juillet. Cinq jours après, son fils Pierre déplore « un manque total de visibilité » et une « absence de communication » de la compagnie d'assurances Allianz, chargée de l'évacuation médicale.

« Une profonde détresse. » C’est l’état dans lequel se trouve Pierre Riboulon depuis que son père, Philippe, a été victime d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC), ce mercredi 27 juillet à Madagascar, où il était parti en vacances pour retrouver de la famille. Âgé de 68 ans, l’homme a été pris en charge à Diego-Suarez, dans une clinique privée italienne. Mais celle-ci « manque de moyens » pour lui apporter les soins dont il a besoin, ne disposant par exemple pas de scanner afin de procéder aux examens nécessaires.

Alors que Pierre s’est empressé d’effectuer les démarches pour le rapatriement de son père auprès d’Allianz Partners, son assureur, cinq jours sont passés et rien n’a bougé. L’homme, atteint d’une « hémiplégie totale sur son côté gauche avec une dysphasie droite » selon le diagnostic d’un médecin sur place, est bloqué sur l’île. « La Réunion et Mayotte se trouvent à 1 heure 30 de vol. Autant de jours pour obtenir une évacuation sanitaire, c’est monstrueux », dénonce son fils.

« URGENCE » NON PRISE EN COMPTE

Outre les « lenteurs » d’Allianz Partners et de sa plateforme Mondial Assistance, dont il redoute les « conséquences » sur l’état de santé de son père, Pierre Riboulon déplore un « manque total de visibilité » et une « absence de communication » tout au long de la procédure. « C’est moi qui dois les joindre plusieurs fois par jour. À chaque fois, je tombe sur une personne différente, qui tente de transférer mon appel au responsable du dossier. Mais ce dernier est toujours absent ou "déjà en ligne", et il ne me rappelle jamais », assure-t-il. Avant d’ajouter, à bout de nerfs : « On me dit tous les jours la même chose, on m’affirme que mon père sera rapatrié le lendemain, puis c’est annulé, sans plus d’explication. J’ai demandé à maintes reprises à parler à un responsable, en vain. Et quand j’ai enfin réussi à l’avoir au bout du fil, cela s’est mal passé, et on m’a raccroché au nez ! »

Pierre ne nie pas les difficultés supplémentaires que pose l’aéroport de Madagascar, où les avions « ne peuvent pas décoller de nuit, donc à partir de 17 heures ». Mais selon lui, le vrai problème, c’est « l'inaction » de la compagnie d’assurances, qui n'a pas pris en compte « l'urgence de la situation ». Il atteste que son père s’était pourtant bien renseigné, avant son départ, pour être sûr « que tout était en règle » en cas de pépin.

ASCENSEUR ÉMOTIONNEL

Ce dimanche 31 juillet, quatre jours après l’accident, Pierre a obtenu la confirmation du rapatriement de son père pour le lendemain. C’était sans compter une énième embûche l’empêchant d’avoir lieu : il manquait l’autorisation de vol, signée par la présidence de Madagascar, sans laquelle l’avion ne peut partir. « Via le consulat et avec l’aide de la clinique, nous sommes parvenus à débloquer la situation », confie-t-il, en insistant, là encore, sur le fait qu’Allianz Partners ne l’a « prévenu de rien ».

Sauf nouveau rebondissement, Philippe Riboulon devrait donc être rapatrié ce mardi 2 août, six jours après son AVC. « Il s’agit d’abord de l’emmener à La Réunion pour lui faire passer tous les examens. Puis, quand son état sera bien stabilisé, de le ramener jusqu’en Métropole », explique son fils. « Mon père est très faible, il est sous oxygène, intubé de partout, il ne peut pas s’exprimer. C’est très dur psychologiquement cet ascenseur émotionnel, de croire à chaque fois qu’il va être rapatrié le lendemain, et d'apprendre le soir d'avant que c’est annulé. »

Contacté par Marianne, Allianz Partners France affirme avoir « pris, dès l’ouverture du dossier, l’option d’évacuer le patient vers l’île de la Réunion », mais que cela a été rendu compliqué, notamment en raison des « autorisations sanitaires administratives », difficiles à obtenir « dans cette zone de l’océan indien ». Se défendant d'un manque de communication, la compagnie explique « transmettre les informations relatives à l’avancement des demandes et des autorisations en temps réel » et dit « comprendre parfaitement la situation douloureuse »dans laquelle sont le patient et sa famille. « Dès lors que le patient sera rapatrié sur le territoire français, une évaluation complète de son état permettra d’établir un pronostic afin de minimiser les séquelles », ajoute-t-elle.

De son côté, Pierre Riboulon a l'intention de porter plainte pour « non-assistance à personne en danger », jugeant « inadmissible » que le groupe « vende un service qu’il n’est pas capable d’assurer ».

Par Lucas Planavergne/Marianne

 
 

: Afrique Monde