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Turquie : Erdogan menace d’expulser dix ambassadeurs après un appel à libérer un opposant

2021-10-21 16:14:43 - Les relations ne sont pas vraiment au beau fixe. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé d’expulser les ambassadeurs de dix pays dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis après un appel en faveur de la libération de l’opposant Osman Kavala lancé par ces Etats, ont rapporté ce jeudi des médias turcs. 

« J’ai dit à notre ministre des Affaires étrangères que nous ne pouvons pas nous permettre de les accueillir dans notre pays », a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
 
Dans un communiqué publié lundi soir, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis avaient appelé à un « règlement juste et rapide de l’affaire » Osman Kavala, éditeur et mécène turc devenu une bête noire du régime, emprisonné depuis quatre ans sans jugement.
 
« Est-ce à vous de donner une leçon à la Turquie ? », a réagi le président turc, soulignant que la justice de son pays était « indépendante».
 
Décision maintenue malgré les menaces européennes
 
En réaction, la Turquie avait déjà convoqué ce mardi les ambassadeurs de ces dix pays, jugeant « inacceptable » leur appel à la libération d’Osman Kavala.
 
Cet opposant de 64 ans, figure majeure de la société civile, est accusé par le régime du président Recep Tayyip Erdogan de chercher à déstabiliser la Turquie. Il est notamment en ligne de mire pour avoir soutenu les manifestations antigouvernementales de 2013 connues sous le nom de mouvement de Gezi. Puis il a été accusé d’avoir cherché à « renverser le gouvernement » lors de la tentative de coup d’Etat de 2016.
 
En décembre 2019, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait ordonné sa « libération immédiate » - en vain. Osman Kavala restera au moins jusqu’au 26 novembre en prison, a décidé début octobre un tribunal d’Istanbul. Le Conseil de l’Europe a récemment menacé Ankara de sanctions, qui pourront être adoptées lors de sa prochaine session (30 novembre au 2 décembre) si l’opposant n’est pas libéré d’ici là.

Le Parisien

: Afrique Monde