2021-12-20 11:52:51 - Sordide pacte imaginé par Copenhague pour « délocaliser » ses prisonniers étrangers, avant leur renvoi dans leur pays d’origine. Un protocole d’accord sera signé lundi 20 décembre entre les deux pays.

Nouvelle illustration de la politique anti-migrants menée par la Première ministre sociale-démocrate danoise Mette Frederiksen. Sa dernière idée ? « Délocaliser » 300 de ses détenus étrangers au Kosovo. Ils purgeraient leur fin de peine dans le petit État des Balkans, avant d’être renvoyés dans leur pays d’origine. Un protocole d’accord sera signé lundi 20 décembre entre les deux pays, avant d’être soumis à leurs Parlements respectifs.

Vague d’indignation 

Mais déjà, le projet soulève des torrents d’indignation. Le Kosovo se transforme en lieu de détention pour migrants indésirables. Pour un peu d’argent, notre gouvernement va renforcer le sentiment anti-réfugiés qui s’accroît partout en Europe, tonne Visar Hymeri,  directeur de l’Institut Musine Kokalari, un think tank de Pristina.

L'accord exclut les condamnés pour terrorisme ou ceux qui ont des problèmes mentaux, a cru bon de préciser la ministre de la Justice kosovare, Albulena Haxhiu. Tout en soulignant que son pays percevra 210 millions d’euros pour la location pour dix ans de ses cellules de prison et qu’une partie de cette somme servira à  renforcer l’État de droit, et même à développer les énergies renouvelables.

Selon l’accord, les conditions de détention devront être conformes à la réglementation danoise. Il faut s’imaginer que cela sera une prison danoise, mais dans un autre pays , insiste le ministre de la Justice, Nick Haekkerup. Le Conseil de défense des droits de l’homme du Kosovo (KMLDNJ) redoute une nouvelle.

discrimination : « Le traitement des détenus provenant du Danemark sera meilleur que celui des autres prisonniers au Kosovo.

Dans les Balkans, Jean-Arnault DÉRENS Laurent GESLIN.

Photo: Olafur Steinar Gestsson, EPA/MAXPPP

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