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Afghanistan : A Kaboul, d’anciens employés afghans au service de la France se disent « oubliés » (Il y a eu cinq rotations d'Aéronefs, a coup de tapage médiatique par les chaînes de télé du quai d'Orsay, en évitant de dire aux Français qu'il y avait très très peu de Français à bord. l'Afghanistan n'attire pas les Français, ce qui est tout a fait normal.. Comment se fait-il que vous soyez encore sur place ? Nous connaissons déjà les gros mensonges que l'état français va servir aux français de base sans grande connaissance de la politique étrangère de la France vis a vis de l'extérieur. Un tourbillon de mensonges permanent...Hier , il n'y avait qu'une seule française à bord, une Française travaillant comme vice - Présidente de l'université Américaine de Kaboul, qui écume toutes les télés du quai d'Orsay en ce moment, même si cette dernière n'a toujours pas compris que son combat, voir son bisness n'est pas celui de la majorité des Français)

2021-08-22 18:45:09 - RETOUR DES TALIBANS - Une dizaine d'anciens employés de la coopération française, qui s'estiment en danger, demandent des visas pour l'Hexagone 

Un « appel au secours » a été lancé cette semaine depuis l’Afghanistan par une dizaine d’anciens employés de la coopération française ayant travaillé plusieurs années sur des projets de l’ambassade de France mais qui disent avoir vu leurs demandes de visa refusées et vivent terrés chez eux face aux possibles représailles des talibans.
 
Une page Facebook intitulée « Les oubliés de Kaboul » a été créée mercredi par plusieurs de leurs anciens collègues. Ces anciens employés ont lancé un appel de détresse dans une vidéo et une photo postées en une de la page Facebook, où l’on peut voir leurs enfants portant des affichettes indiquant « Monsieur Emmanuel Macron, nous étions vos collègues, nos droits sont perdus par l’ambassade, nous sommes en danger ». Leurs pères se cachent le visage avec des photocopies de « leurs contrats de travail et leurs cartes de services de l’ambassade », ont-ils précisé.
 
Tous ont travaillé entre quatre et treize ans pour des projets français, comme chauffeurs, informaticien, enseignant. Parmi eux, certains sont issus de la minorité hazara, persécutée par les talibans. L’AFP a pu vérifier auprès de tiers la véracité de leurs CV.
 
« Trous dans la raquette »
 
« C’était très dangereux de sortir dans Kaboul pour se réunir et faire ces photos et vidéo », témoigne dans un bon français l’un de ses ex-employés, Ehsan (prénom modifié pour raisons de sécurité), 47 ans, joint par téléphone à Kaboul. « Les talibans sont actifs sur les réseaux sociaux, nous avons pris des risques en faisant cette vidéo », renchérit Ahmad (prénom modifié), 34 ans, joint également à Kaboul. Ce dernier, enseignant et issu de la minorité hazara, a travaillé au sein d’un projet de l’ambassade de 2011 à 2015 comme coordinateur scientifique associé, notamment pour la modernisation de l’enseignement des sciences dans le primaire.
 
Au printemps, craignant l’avancée menaçante des talibans, ces ex-employés ont contacté l’ambassade de France pour solliciter des visas pour fuir de possibles représailles, mais disent avoir reçu une fin de non-recevoir, car n’ayant pas travaillé pour l’ambassade « en 2018 et après ». Dans un texte, leurs anciens collègues rappellent que la « coopération française a financé depuis 2002 de nombreux programmes éducatifs dont un projet emblématique dans les deux grands lycées de Kaboul ».
 
Selon le texte, la « France a tenu ses promesses pour la très grande partie du personnel, accueilli en France, mais il reste des "trous dans la raquette" qui ont des conséquences tragiques ». « D’anciens employés (…) n’ont pas été inclus dans les listes qui ont apparemment été établies à partir d’une date, 2018, période à laquelle il fallait travailler pour la France. Ceux qui ont perdu leur emploi (fin des projets) ou l’ont quitté n’auraient pas été comptabilisés comme ayant travaillé pour la France », relève le texte.
 
« Ma famille et moi, on a peur, on ne dort plus »
 
Contacté, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé que Paris a « accueilli en France, entre mai et juillet dernier, les employés afghans des structures françaises en Afghanistan, soit 625 personnes représentant 152 familles. Nous mettons tout en œuvre actuellement pour continuer, dans des conditions exceptionnellement difficiles, de mettre en protection des Afghanes et Afghans qui seraient menacés à raison de leurs liens avec notre pays », sans plus de précisions pour l’instant.
 
Ehsan, qui a travaillé comme informaticien et professeur d’informatique au sein des deux lycées de 2003 à 2016, explique avoir envoyé 14 courriels à l’ambassade depuis le printemps. « On a des contrats, des attestations, des recommandations… mais personne ne nous écoute. Ma famille et moi, on a peur, on ne dort plus », confie ce père de cinq enfants. Récemment, il travaillait dans le commerce et donnait des cours d’informatique. Mais ces derniers jours, il reste terré chez lui.
 
« Que ce soit avant ou après 2018, pour nous, c’est pareil… on a travaillé avec des étrangers » aux yeux des talibans, lâche-t-il. « J’ai passé 13 ans de ma jeunesse avec l’ambassade de France ; peut-être que si j’avais travaillé pour un autre pays européen, j’aurai pu quitter Kaboul aujourd’hui ».
 
La crainte d’avoir été repérés devant l’ambassade
 
Lundi, au lendemain de l’entrée des talibans dans Kaboul, certains de ces ex-employés et leurs familles ont fui leurs maisons pour s’installer dans la rue devant l’ambassade de France pour essayer de faire valoir leur demande, en vain. « Nous sommes restés toute la nuit jusqu’au matin avec les enfants, c’était dur », témoigne Ehsan.
 
Rentrés chez eux depuis, ils ont peur d’avoir été « repérés » par des talibans qui circulaient autour de l’ambassade. Une crainte renforcée après la publication d’un document confidentiel de l’ONU démontrant que les talibans ont intensifié leur traque des Afghans ayant travaillé avec les forces étrangères. « J’ai travaillé 4 ans pour l’ambassade de France, je suis déçu… », lâche pudiquement Ahmad, ému. « Je ne voulais pas quitter mon pays, mais je me sens vraiment en danger ».
 
20 Minutes avec AFP - titre : AM
Photo: WAKIL KOHSAR / AFP

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