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CAMEROUN : SDF parti Sœur du RDPC À HUE ET À DIA

2020-04-21 09:11:33 - En panne d’un chef incontesté, en chute libre sur l’échiquier politique national, le parti de Ni John Fru Ndi va devoir se surpasser pour corriger le tir et recoller les morceaux d’une famille pas si unie que ça.

Ces dernières semaines, l'actualité au sein du Social Democratic Front (SDF) ne semble se nourrir que de drames. Quand on l'interroge sur la situation actuelle au sein du parti, Amboh joue le déçu. «Les responsables du Sdf n'ont pas lutté pour la liberté, la justice et la démocratie mais pour leurs propres intérêts. Ils se sont enrichis au détriment de la masse souffrance et ont abandonné la raison de la création du parti», confie le militant de première heure. «On est sans cap, ni direction», se désole-t-il.
 
Pour de nombreuses raisons en effet, le parti de la balance est dans une situation difficile : crise anglophone ; décès ou désertion des grands cadres ; échec aux élections et une configuration hiérarchique compliquée. Il y a encore quelques mois, certains militants pensaient pouvoir éviter le pire en s’accrochant à quelques figures tutélaires comme Joseph Mbah Ndam.
 
C’était sans compter avec un mouvement d’insatisfaction collective et des trahisons. «Au début de la crise, le Sdf a pris langue avec les avocats de la common Law et les syndicats des enseignants du sous-système scolaire anglo-saxon en organisant par l'entremise de ses députés et sénateurs au parlement, une marche à Bamenda et à Buea», souligne Suh Ambe. Ce militant ajoute : «lorsque les généraux de facebook tapis à l'étranger ont récupéré ces revendications corporatistes en optant par la violence des armes, le Sdf s'est ravisé car prêchant l'approche non violente».
 
Et du coup, analyse Martin Amabo, «le Sdf en adoptant cette posture s'est fait des inimitiés dans la diaspora qui ne jurait que par la séparation du Cameroun en deux comme c'était le cas avant 1961». Contre son gré, Ni John Fru Ndi se trouve au confluent des courants libéraux et conservateurs, en plus d'éviter que certains «oiseaux», lassés d'attendre que leur champion se décide à sortir du bois, ne s'envolent rejoindre les nids concurrents. «Des leaders séparatistes tapis en Hexagone ont fomenté son double enlèvement et torture, brûlé sa maison à Baba II et incendié sa cuisine à Ntarinkon Bamenda, organisé le vol de son bétail dans son ranch dans la Menchum, enlevé sa soeur, son frère et l'épouse de son frère, exigé qu'il demissionne ses députés et sénateurs du parlement. Juste pour le faire capituler et les joindre dans leur logique du jusqu'au-boutisme», assume Martin Amabo.
 
Suffisant pour Colbert Fulai de prescrire la nécessité pour le parti de la balance à faire une introspection afin de se réinventer un avenir prometteur. «Le futur du SDF dépendra de ce que seront les cinq prochaines années. Si le parti est stratégique, il pourra faire un bilan et mettre sur pied des stratégies pour réinventer l'esprit des années 90 où il n'était ni au parlement non moins dans les mairies mais dans l'espace des libertés», conseille-t-il.
 
Par Zéphyrin Fotso Kamga
Titre : AM

: Afrique Monde