Nombre total de visites : 4786903
Aujourd'hui : 301
En ligne actuellement : 1

Manifestations monstre du 18 mai à Paris : Le message subliminal de la diaspora camerounaise à Emmanuel Macron

2019-05-20 01:00:17 - Beaucoup avaient cru qu'en raison de sa jeunesse, Emmanuel Macron serait plus réceptif aux desiderata d'une jeunesse africaine assoiffée de démocratie et de bien-être, mais ployant sous la férule dictatoriale des satrapes fossilisés incapables de s'adapter et ne connaissant pas d'autre langage que celle de la soumission des autres par la force  à leur quatre volontés et ayant de la paix une triste idée qui rapproche plus cette notion de la vie de cimetière que d'un environnement de vie harmonieuse. 

Hélas, contrairement à ses plus récents prédécesseurs Sarkozy et Hollande qui savaient au moins donner l'impression que malgré la primauté des affaires et des intérêts affairistes sur les principes de « Liberté-Egalité-Fraternité », ils pouvaient de temps à autres bouder  des dictateurs devenus plus infréquentables que nature, Emmanuel Macron, bientôt 42 ans s'est montré le type même de l'homme d'Etat français hypocrite et faible, rampant devant ses bienfaiteurs africains en manière de retour d'ascenseur, les ménageant plus que d'ordinaire pour ne rien rater des prochains financements de campagnes électorales, et surtout pour bénéficier des largesses en matière de cession aveugle des matières premières à exploiter pour permettre au peuple français de manger sans avoir besoin de se lever du lit.
 
C'est dans cette optique que le jeune et téméraire Macron qui a su tomber Brigitte, de 24 ans son aînée, là où d'autres tremblent comme des feuilles mortes devant une jouvencelle, et qui a réussi à balayer de la scène des vieux routiers de la politique française comme Fillon, Juppé, Le Pen, Hamon… voire les Cambadelis et autres Valls, finit obséquieusement  aplati  devant des  chefs d'Etat africains qui auraient, en d'autres temps, en raison de leurs comportements incivils de tortionnaires certifiés de leurs peuples,  paru des bêtes de zoo devant des hommes d'Etats français soucieux au moins de préserver les apparences d'une « France qui ne badine pas avec les droits de l'homme ».
 
De ce point de vue, les cris de « Paul Biya assassin, Macron complice », scandés une fois de plus samedi à Paris alors qu'il est décidément clair pour tous que la capitale du Cameroun se trouve à une demi-dizaine de millier de kilomètres des bords de la Seine se veulent un message à celui qui, défiant les souffrances d'un peuple, ou s'en moquant,  a pris sur lui d'agir ouvertement contre ce peuple dans les différents cénacles mondiaux où le régime bourreau des Camerounais peut être mis en accusation. Ces cris des Camerounais de la diaspora, qui sont aussi ceux des Camerounais du terroir qui savent qu'ils vont bientôt mourir,  pris qu'ils sont dans l'étau d'une dictature féroce  qui veut entrainer beaucoup de vies dans sa chute. Implicite, donc caché, est le message : Comme au Rwanda, à l'époque de Mitterrand, la France sous Macron, prend la responsabilité de soutenir le seul régime en Afrique noire dont le chef gagne à plus de 70% une élection présidentielle dans un pays où il est vomi  aussi bien par l'élite que la masse, par le travailleur que par le sans emploi, par le politique intéressé que par l'apolitique indifférent, bref par plus de 80% de la population du pays, au point de "remporter" haut la main l'élection dans les bastions de son adversaire présenté come un tribaliste notoire à la tête d'une meute atteinte de sectarisme pathologique, mais aussi dans son propre bastion tribal à lui qui est tellement "républicain", que c'est à peine si les candidats originaires des autres régions tribalistes ou déclinant un certain patronyme peuvent y battre campagne sans risquer leurs vies.
 
Autrement dit, samedi, 18 mai, il était question de faire savoir à Macron que le changement est le facteur temps le plus permanent, et qu'il n'est plus loin le temps de la rétribution où, le changement s'étant effectivement opéré au Cameroun, n'en déplaise aux forces rétrogrades qui croient pouvoir réduire leurs semblables au silence en les fouettant à la machette et en leur faisant uriner du sang, la France, longtemps partenaire historique et privilégié du Cameroun,  devra raser les murs pour accéder au Cameroun.  Pour avoir fait le mauvais choix au moment décisif, en choisissant de soutenir un régime en lieu et place d'un Etat.
 
Ndam Njoya Nzoméné
 

: Afrique Monde