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Cameroun : Rencontres Tibor Nagy-Paul Biya . L'émissaire américain presse le Cameroun de normaliser la situation au plus vite

2019-03-19 01:33:36 - En séjour au Cameroun jusqu'à mardi 19 mars, le membre de l'administration Trump en charge de l'Afrique a rencontré le président camerounais en début d'après midi lundi, pour des échanges qu'il a diplomatiquement qualifiés de « franches, honnêtes et directes ». Des échanges dont la teneur, ainsi que les tenants et les aboutissants, resteront naturellement une sorte de secret des dieux, les deux hommes d'Etat ne s'étant pas livrés à une palabre public.

Selon des sources concordantes diplomatiques et de la présidence, la rencontre d'un peu plus d'une heure entre le Camerounais et l'Américain a été l'occasion pour le deuxième de signifier à son hôte combien la situation sociopolitique globale prévalant au Cameroun devenait une source de très grande préoccupation pour les Etats-Unis, soucieux de voir le Cameroun continuer d'être, comme ce fut le cas il y a quelques années, un pays propice aux investissements.  Bien de conseils sur la situation anglophone et le moyen de régler en douceur l'affaire Kamto sans perdre la face auraient également été prodigués au chef de l'Etat camerounais.
 
Des sources, uniquement de la présidence cette fois-ci, font savoir que bien avant la rencontre Biya-Nagy, la présidence aurait été informée (et le chef de l'Etat briefé par ses services) sur les échanges,  quelques heures plus tôt, entre l'émissaire américain et le ministre camerounais des Relations extérieures qui tournaient également autour de l'image repoussante que les autorités camerounaises donnent de leur pays à l'étranger par la multiplication des actes de répression. L'américain aurait été informé à l'occasion du fait que le président de la République n'est pas toujours à l'origine de ces actes décriés, et qu'en règle générale, quand il en est tenu informé, il prend toujours des mesures d'apaisement.  
 
Est-ce pour cette raison que le président camerounais et son hôte se sont limités au strict minimum sur les « préoccupations » des Etats-Unis par rapport au Cameroun ? Vraisemblablement. Mais cette dernière donne justifie-t-elle que le reporter de la radiotélévision d'Etat qui n'a pas assisté aux échanges veuille  faire accroire en début de soirée que messieurs Biya et Nagy n'avaient nullement effleuré les sujets qui fâchent, en l'occurrence la détention injustifiée depuis deux mois, subséquemment à des arrestations spectaculaires et non moins cavalières du Pr. Kamto, candidat à l'élection présidentielle, et de bon nombre de ses partisans, d'une part, et d'autre part la lancinante crise anglophone qui fait des ravages meurtriers dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ?
 
Des allégations dont l'objectif était de donner l'impression que la venue au Cameroun du ministre américain s'inscrivait dans le registre d'une visite de courtoisie à "l'homologue" de Donald Trump, et qui sont en fait un grossier mensonge participant de l'application des instructions émanant des officines de la présidence qui auraient pris leurs propres dispositions communicationnelles à implémenter avec le concours des médias public et pro-régime, « à  l'effet d'édulcorer au maximum  l'information qui pourrait être traitée avec exagération par les médias privés et les réseaux sociaux » (Sic).
 
Ci-dessous, la Déclaration du Sous-secrétaire d'Etat américain Tibor Nagy à l'issue de son audience avec Paul Biya
 
« Les conversations diplomatiques sont toujours confidentielles. Vous pouvez être assurés que nos discussions ont été franches, honnêtes et directes. Nous avons chacun exprimé nos points de vue. J'apprécie énormément les connaissances et la sagesse du président.
 
Les États-Unis et le Cameroun ont tant d'intérêts communs. Moi, comme votre gouvernement, nous voulons ce qui est absolument le meilleur pour le peuple camerounais. Vous avez une population très jeune. A l'avenir, ils auront besoin d'emplois. J'aimerai attirer beaucoup plus d'investisseurs au Cameroun.
 
Nous voulons tous que les jeunes Camerounais aient les meilleurs emplois possibles. Je pense que les investisseurs américains apporteront de très nombreuses qualités positives. Notre gouvernement, le président Donald Trump, souhaite également beaucoup plus d'investissements et de commerce avec l'Afrique.
 
Pour moi, c'est aussi une campagne personnelle. Conditions, bien sûr, les investisseurs américains exigent certaines conditions. Nous aimerions encourager le pays à aller dans cette direction.
 
Nous ferons donc de notre mieux, mais nous voulons tous exactement la même chose: un Cameroun très prospère, pacifique et stable, qui sera le meilleur pour son peuple.
 
Les déclarations peuvent toujours être interprétées de différentes façons. C'est ce que je dis aux gens. J'aime le fait que la presse camerounaise soit toujours très dynamique et enthousiaste; et comme je l'ai dit, il est intéressant de lire les articles. Je ne suis ni un diable ni un ange. Je ne suis qu'un être humain comme tout le monde.
 
Oscarine Mbezele Mvondo

: Afrique Monde