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Cameroun : Le Tribunal militaire se dessaisit de l'affaire Maurice Kamto et ses camarades. Rendez-vous jeudi au TGI de Yaoundé

2019-02-28 17:14:56 - La nouvelle  a été rendue publique mercredi soir par Olivier Bibou Nissack, porte-parole du président du Directoire National du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Pr. Maurice Kamto, emprisonné à la prison principale de Yaoundé et jugé depuis deux semaines par le Tribunal militaire de Yaoundé.

« Le Président élu Maurice KAMTO, ses alliés et d'autres partisans ciblés par la cabale politico-juridique ayant conduit à leurs inculpations arbitraires devant le tribunal militaire, comparaîtront demain jeudi 28 février 2019 en habeas corpus (mise en liberté provisoire) au Tribunal de Grande Instance du centre administratif de Yaoundé. », a affirmé monsieur  Bibou Nissack.
 
Ce dernier développement est sans nul doute la conséquence de la récusation du Tribunal militaire par les accusés et leurs avocats, qui n'ont de cesse de dénier à cette juridiction spéciale placée sous l'autorité du ministère de la Défense (un ministère placé sous l'autorité d'un ministre délégué à la présidence) la compétence pour juger d'une affaire mettant en cause des civils qui plus est, n'étaient porteurs d'aucune arme au moment de la commission de l'acte dont on les accuse.
 
On apprend par ailleurs du porte-parole de Maurice Kamto  que l'audition de Me Michèle Sonia Martine Ndoki, vice-présidente nationale des Femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), arrêté mardi, « dans des circonstances encore floues aura également lieu jeudi :  « Me Michèle Ndoki sera entendue ce même jeudi 28 dès 9h00 du matin au GSO. Me Meli conduira l'audition de Me Ndoki en compagnie des autres avocats constitués pour assister leur consœur. », a-t-il fait savoir.
 
Pour avoir appelé (Maurice Kamto) à des manifestations pacifiques le 26 janvier 2019contre le hold-up électoral consécutif à la dernière élection présidentielle, la persistance de la guerre extrêmement meurtrière qu'entretient le régime –à travers le refus d'un dialogue inclusif- dans les régions anglophones, et les malversations financières et l'irresponsabilité en termes de retard notoire pris dans la construction des infrastructures sportives et autres, ayant entrainé le retrait de l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations de football (CAN) 2019, et/ou pour y avoir participé et/ou soutenu cette démarche, des centaines de Camerounais ont été arrêtés les 26 et 28 janvier 2019, voire après, et enfermés dans des services de sécurité à Yaoundé, d'où ils ont été ensuite déférés après exploitation et torture au Tribunal militaire de la capitale. Lequel, le 13 février, les a inculpés pour "attroupement, rébellion en groupe, hostilité à la patrie, insurrection, trouble à l'ordre public, association de malfaiteurs, incitation à l'insurrection et complicité", et mis en détention provisoire dans les deux centres pénitentiaires de Yaoundé. 
 
La défense de Maurice Kamto et de ses camarades avaient dénoncé la qualification des faits avant l'audition des accusés.  
 
Ndam Njoya Nzoméné

: Afrique Monde