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Cameroun : Les travailleurs du stade Paul Biya sans salaire en décembre

2018-12-20 11:22:39 - Les entreprises engagées en sous-traitance sur le chantier de construction du stade Paul Biya au quartier Olembe à Yaoundé (principal stade qui devait abriter la CAN 2019 au Cameroun et qui porte le nom du vieux dictateur camerounais -85 ans dont 36 à la tête de l'Etat-) ne seront pas payées  ce mois de décembre. Le seront-ils dans les mois à venir. Seul l'avenir le dira.

Les sources renseignant la presse évoquent une cinquantaine d'entreprises évoluant sous le couvert de la compagnie italienne des constructions PICCINI qui se trouvent dans l'impossibilité de payer leurs ouvriers, alors  qu'on est rendu à quelques jours seulement des fêtes de  fin d'année ; Noel et nouvel an.
 
 La raison, l'entrepreneur italien PICCINI a avoué aux sous-traitants qu'il ne lui est pas possible d'honorer ses engagements vis-à-vis d'eux, faute d'argent, les mettant ainsi dans une situation telle qu'ils ne pourront pas à leur tour honorer et leurs échéances vis-à-vis des banques qui leur ont prêté de l'argent, et vis-à-vis de leurs ouvriers, à moins que l'Etat camerounais, maître d'ouvrage de l'infrastructure sportive qui, d'expérience, ne fait pas montre d'un empressement particulier à répondre favorablement à ce type de sollicitation.
 
Les ouvriers qui ont perçu le 14 décembre dernier leurs appointements du mois de novembre qui auraient dû leur être versés au plus tard le 27 novembre, et qui ont sans doute déjà épuisé ces ressources dans l'apurement de leurs propres dettes, devront se résoudre à la diète forcée.  
 
Et pourtant, contrairement à une situation bien connue où les financements des projets structurants sont placés entre les mains des autorités camerounaises spécialistes des dilapidations, ceux relatifs au stade Paul Biya sont gérés par une banque italienne. D'où la question de savoir ce que cette banque a fait de l'argent dédié au projet, pour que PICCINI se retrouve sans argent pour payer ses sous-traitants. 
 
On dirait donc une malédiction ! Les dirigeants camerounais passent le clair de leur temps à voler leurs compatriotes, et pour peu que des institutions étrangères se mêlent de gérer les choses du Cameroun, elles se laissent aussi infecter par le virus du vol. Comme si les dirigeants du Cameroun, non contente de voler leurs administrés, allaient tisser des complicités étrangères  pour commettre la rapine. Et pour qui sait combien les Italiens excellent dans l'art de la mafia, on peut dire que les autorités camerounaises auraient su à quelle (bonne) porte frapper. 
 
A titre de rappel, il n'est pas superflu de relever qu'on avait senti le roussi depuis longtemps, quand le chef du projet de construction du Complexe multisports d'Olembé a jeté l'éponge. Marc Debandt, pour ne pas le nommer, avait  démissionné le 16 février 2018, parce qu'il  « subissait des pressions de la part de certains hauts fonctionnaires de l'Etat camerounais  qui lui réclamaient des retro-commissions ».
 
Que ceux qui veulent donner la preuve du contraire nous surprennent en payant ce qu'ils doivent aux sous-traitants camerounais de PICCINI  (la sicilienne ?) afin que ces centaines de chefs de familles qui s'apprêtent à passer stoïquement  des faix de faim de damnées puissent aussi avoir droit à des fêtes de fin d'année raisonnables.
 
Natondi K.

: Afrique Monde